Pressenti candidat pour son parti, le Tia Tanindrazana, pour la prochaine élection présidentielle, Tahina Razafinjoelina est sorti de son silence. Il veut jouer la carte de la transparence.
Ni...ni !
La course à la magistrature suprême est également lancée pour le patron du parti Firaisankinan'ny Tia Tanindrazana (FTT), Tahina Razafinjoelina. Au cours d'une émission télévisée spéciale qui a duré plus d'une heure et 30 minutes, hier, il a mis les points sur les i et les barres sur les t en assumant son ambition de voler de ses propres ailes. Devant les différentes spéculations sur la nature de son éventuelle candidature, le numéro Un du Tia Tanindrazana a joué carte sur table. « Je ne suis ni un pion de Rajoelina ni un serviteur de Ravalomanana », a-t-il confié tout en indiquant qu'« il est temps de mettre fin à cette rivalité ».
Culte de la personnalité
En effet, Tahina Razafinjoelina est revenu sur son passé aux côtés de l'ancien locataire d'Iavoloha. « J'étais avec l'ancien président Marc Ravalomanana depuis l'année 2000. Je l' ai aidé autant que j'ai pu. J'ai même eu des responsabilités au niveau du ministère des Finances et du ministère de l'Education nationale au cours de son mandat », a-t-il avancé. Et de poursuivre, « nous partageons les mêmes visions et je ne suis pas en conflit avec lui et son parti, le Tiako i Madagasikara ». En tout cas, au sein de son ancienne famille politique, cette décision de Tahina Razafinjoelina n'est pas bien vue. « Qui a trahi qui ? Ce n'est pas cela qui est important mais plutôt de savoir comment continuer les bonnes choses qui ont été réalisées et de remédier aux mauvaises choses », a-t-il enchaîné, avant d'indiquer qu'il ne fait pas de « culte de personnalité ».
Mercenariat politique
Mettre fin à une rivalité qui a duré déjà plus d'une décennie, c'est également prendre position par rapport au régime Rajoelina. « Je suis dans l'opposition depuis 2009. Je condamne le coup d'Etat et je n'inciterai jamais la population à descendre dans la rue », a expliqué Tahina Razafinjoelina qui veut être rassurant sur ses relations avec les « oranges ». « Je ne suis pas là pour faire du mercenariat politique ni pour disperser les voix. Je ne suis pas un pion de Rajoelina », a-t-il fait noter. Le président du Tia Tanindrazana a néanmoins confié que le président Rajoelina l'a déjà sollicité afin de l'aider concernant le « numérique » et la « technologie ». C'était également le cas lors du régime Rajaonarimampianina.
Meilleure arme
Investi dans le domaine de la nouvelle technologie, Tahina Razafinjoelina veut faire de l'éducation son cheval de bataille. Président du Comité d'Administration du IT University et en étant enseignant, il parle en connaissance de cause. « L'éducation est une solution pour éviter la tyrannie et la colonisation sous sa nouvelle forme, c'est la meilleure arme », a-t-il avancé.
« Il est courant aujourd'hui d'oeuvrer dans l'éducation pour avoir des honneurs mais pas pour avoir de bons résultats permettant d'améliorer les vies », a, néanmoins, regretté le PCA d'IT University. L'émission d'hier lui a également permis de faire le tour des sujets brûlants qui ont marqué l'actualité depuis ces derniers mois. Problème de délestage ou encore affaire de fuite de sujet lors de l'examen du baccalauréat, Tahina Razafinjoelina a apporté des solutions. En somme, tout repose sur la décentralisation et la bonne gouvernance.
Transparence financière
Même avec un projet de société bien peaufiné, reposant sur trois socles dont l'éducation, la décentralisation du pouvoir et du budget et Madagascar numérique, Tahina Razafinjoelina devra passer par la voie électorale, tout comme ses adversaires. Bien qu'il ait la compétition dans le sang, il veut tout de même que les règles du jeu soient claires. « Des choses sont d'abord à mettre en ordre avant de passer à l'élection », a-t-il continué tout en avançant qu' « il faut mettre fin à toute forme d'obstruction ».
Il déplore les deux poids deux mesures faits par des responsables du régime Rajoelina. Certaines pratiques politiques ont aussi été pointées du doigt par le numéro Un du Firaisankinan'ny Tia Tanindrazana qui aspire à un véritable changement dans ce domaine, en commençant par la transparence financière. D'autant plus que les questions commencent à se poser sur ses sources de financement. « Nous utiliserons l'argent de notre société malgache et de nos collègues qui sont Malgaches », a-t-il enchaîné. Peu importe, le pilote veut rassurer ses partisans que le respect des règles est à la base d'une compétition juste et démocratique.