De nombreux jeunes commencent à s'intéresser aux métiers liés à la mer, notamment à travailler à bord d'un navire de pêche ou d'un navire de croisière, entre autres.
« Depuis notre existence, nous avons pu former près de 13 000 marins qui sont directement aptes à travailler dans le secteur maritime, soit en l'espace de cinq ans, et ce, selon les normes internationales. Ils sont composés de nationaux, de Comoriens et de jeunes provenant de différents pays africains comme le Sénégal et le Congo ainsi que des Indiens. En effet, nous dispensons un programme de formation international mis à jour tous les deux ans et revalidé par l'Organisation Maritime Internationale (OMI). Nous travaillons également en étroite collaboration avec l'Agence portuaire, maritime et fluviale (APMF) et le ministère en charge de la Pêche et de l'Économie bleue, pour ce faire. En plus, les formateurs sont tous constitués d'officiers marins qualifiés. Les diplômes délivrés par CEFOMAR sont ainsi reconnus au niveau international. En revanche, seule l'Ecole nationale d'enseignement maritime (ENEM) est un établissement public qui forme des officiers marins. Le Directeur général de ce Centre de formation maritime de Madagascar, en la personne de Sibèle Rafenomanantsoa, l'a expliqué lors de sa rencontre avec la presse, hier.
Formations linguistiques indispensables
Parlant de la formation proprement dite, ce centre prodigue quatre types de formation, à savoir l'initiation maritime, la sécurité de base, la gestion des passagers à bord d'un navire et la gestion de crise en cas d'incendie ou d'un éventuel naufrage d'un bateau ainsi que la sûreté maritime. « Ce dernier type de formation vise à lutter contre les éventuelles attaques des pirateries. Ce sont des formations obligatoires permettant aux jeunes désirant travailler dans le secteur maritime de préparer les fascicules ou documents maritimes auprès de l'Agence portuaire, maritime et fluviale, avant de se lancer officiellement dans cette activité. Il faut savoir que nous formons notamment des acteurs subalternes opérant à bord d'un navire. Il s'agit d'une formation complémentaire aux expériences professionnelles dont disposent les jeunes qui demandent des formations maritimes.
A titre d'illustration, les apprenants disposent déjà d'une expérience dans d'autres domaines tels que la cuisine, la pâtisserie, la mécanique, la plomberie, la soudure et l'électrique. Nous les formons ensuite pour que ces métiers à terre puissent être exercés à bord d'un navire. Dans la même foulée, CEFOMAR dispense des formations linguistiques tels que l'anglais, le français, l'italien et l'allemand qui s'avèrent indispensables pour tous ceux qui veulent devenir des marins étant donné qu'ils vont rencontrer des passagers de différentes nationalités. Au terme de leur formation, ces apprenants sont d'ailleurs tenus à prononcer des discours en ces quatre langues », tient-elle à préciser.
Mettre en place des bureaux de liaison
Outre les formations théoriques de base, « les apprenants sont envoyés en Afrique ou en Europe pour effectuer des stages pratiques à bord d'un navire étranger, d'une durée de trois à six mois. Nous formons notamment une relève qualifiée de marins qui vont briller à l'échelle internationale grâce à leurs compétences de haut niveau. Notre objectif consiste ainsi à renforcer la notoriété de Madagascar en matière de valorisation du capital humain dans le secteur maritime au niveau mondial. Nous avons déjà obtenu une certification ISO 9001 tout en mettant en oeuvre un système de management qualité répondant aux normes internationales », d'après toujours les explications de Sibèle Rafenomanantsoa, le Directeur général de CEFOMAR. Par ailleurs, le centre prévoit de mettre en place incessamment un bureau de liaison à Maurice et le mois prochain à la Réunion et en Europe, grâce à notre partenariat avec la Chambre de Commerce et d'Industrie France-Madagascar.
« Ce qui permettra de faciliter l'accès des marins formés au travail tout en écoutant les besoins en ressources humaines des armateurs étrangers. Dans la même foulée, une campagne de sensibilisation a été menée par le ministre en charge de la Pêche et de l'Économie bleue à tous les acteurs opérant dans le secteur maritime, notamment les marins pêcheurs à se professionnaliser afin d'éviter toute forme d'accident en mer. De notre côté, nous avons révisé à la baisse le coût de la formation au sein de CEFOMAR pour la rendre accessible à tous. En revanche, les opérateurs sont sollicités à investir dans le secteur pour que Madagascar puisse avoir son propre navire battant pavillon malgache à l'instar de la compagnie aérienne Madagascar Airlines », a-t-elle conclu.