Des sinistrés ont quitté leur village dans le Sud-Est, après les passages des cyclones, en 2022 et en 2023. Selon la matrice de suivi des déplacements (DTM), un outil de l'Organisation internationale de la Migration (OIM) créée pour poursuivre le déplacement de la population au mois de juin, cinquante mille personnes et neuf mille six cents ménages déplacés sont recensés.
Quarante-quatre mille déplacés arrivent dans quinze communes. 76% d'entre eux ont été hébergés dans des centres temporaires, comme des écoles, des bâtiments publics, des églises, des établissements privés, et des centres communautaires. Les autres ont cherché refuge dans leurs familles, leurs proches. Cinq mille quatre cents déplacés ont quitté quinze communes. Une « minorité » a quitté définitivement les villages pour rejoindre les régions de Mahajanga, de Tolagnaro, de Morondava ou de Toamasina. Mais la plupart sont partis de manière temporaire, le temps de réparer leurs maisons. Au mois de juin, des personnes déplacées ne sont pas encore rentrées chez elles.
« Nous n'avons pas encore l'argent pour refaire notre maison», lancent des mères de famille. « Les sinistrés viennent dans la commune urbaine, dans l'espoir d'obtenir de l'aide. Ils pensent que les aides aux sinistrés y sont concentrées. Mais en arrivant , certains sont devenus des sans domicile fixe. Récemment, nous avons aidé cinq personnes sans abri à retourner dans leur village.
Peu de temps après, trois sont revenues en ville. », lance le maire de la commune urbaine de Mananjary, Denis Franconio. Le projet « Soutien au relèvement de la gestion hors site des camps pour les personnes déplacées internes et les communautés d'accueil touchées par les cyclones Batsirai et Emnati », financé par le gouvernement japonais et mis en oeuvre par l'OIM, consiste, entre autres, à collecter des données sur les déplacements et les impacts sur les communautés d'accueil. Cela pour connaître les besoins des personnes déplacées, pour faciliter les prises de décisions.
Les personnes déplacées, les communautés d'accueil, les autorités locales et les partenaires bénéficient, en outre, d'un renforcement de capacités à travers une série de formations sur la gestion et la coordination des activités d'assistance, de services de protection hors sites de déplacement (CCCM).