Madagascar: Festival Sômarôho - Une dixième édition exceptionnelle

À chaque édition, le festival Sômarôho touche à sa fin lors du concert nocturne du dimanche. Pourtant, cette fois, le rideau n'est pas encore tombé car les festivités marquant la dixième édition du festival et le vingtième anniversaire du groupe Wawa continuent jusqu'au 13 août.

Du début jusqu'à la fin de la semaine, le festival Sômarôho à Nosy Be a fait parler de lui. Tous les spectacles présentés chaque jour, ne se sont terminés qu'au lever du soleil ou presque. Et l'ambiance était toujours au rendez-vous car le public de Nosy Be s'est refusé à s'avouer fatigué, malgré son manque de sommeil, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du stade. Des personnes endormies ont été remarquées dans des taxis, des bureaux, des magasins et même à l'église. Sômarôho reste toujours une liesse populaire, une fête de la musique, quelle que soit l'affluence.

Le festival apporte toujours sa part de joie à des festivaliers heureux et réjouis. Nosy Be a plongé dans une ambiance typiquement tropicale durant une semaine. Une petite précision doit être apportée: c'est la première partie qui comprend une série de spectacles en « live », organisés au terrain d'Ambodivoanio qui est finie, car la fête continue à partir de jeudi. Seuls le maire de la commune urbaine de Nosy Be, Vita Gilbert, et le président du Comité du festival, Jean Louis Rajerson, ont pris la parole, lundi matin à 2 heures, pour remercier le public et tous ceux qui ont oeuvré pour la réussite de la célébration.

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La tradition se fera dimanche, à Djamandzar. Le prince du salegy, égal à lui-même, a clôturé la fête d'Ambodivoanio, en électrisant la nuit avec son salegy dévastateur. Sa rencontre avec le public se fait toujours dans une ambiance chaleureuse. Cette Xe édition de Sômarôho s'est terminée en beauté, malgré les imperfections liées à l'organisation, à la technique et à la logistique. Le fondateur du festival a reconnu que le comité de l'organisation et lui ont eu du mal à mener cette édition sur des roulettes. Les difficultés financières en étaient la cause principale.

Néanmoins, le festival a surtout eu le mérite d'avoir honoré son engagement malgré les difficultés rencontrées lors des préparatifs. Ainsi, pendant les quatre soirées successives, les artistes bien sélectionnés ont été à la hauteur. Le public et eux ont vécu de formidables moments d'échanges. La fête a battu son plein. Paradoxalement, au niveau artistique et public, la dernière soirée a été exceptionnelle, avec un public très enthousiaste et nombreux, applaudissant à tout rompre les groupes qui se sont succédés. Ce formidable événement festif, culturel et de haut niveau qu'est le Sômarôho marquera longtemps les esprits et laisseront de très bons souvenirs à tous ceux qui y ont participé.

Affluence monstre

Depuis le début, du grand carnaval aux concerts nocturnes, l'évènement a connu une affluence monstre par rapport à ses précédentes éditions. Apparemment, l'organisation a été contente de la ruée de la population vers les points de vente des billets pour les concerts, tant pour les enfants que pour les adultes. Parfois, la gestion de la vente des billets a provoqué un désordre, mais des mesures comme la prévente ont été adoptées pour résoudre les problèmes. La grande satisfaction du public est venue des prestations des artistes.

Le festival ne s'est pas seulement appuyé sur le salegy, mais s'est ouvert à tous les rythmes puisque les objectifs de Wawa Production s'orientent vers la mise en valeur des musiques d'autres régions de Madagascar. Ainsi les cinq compères d'Oladad ont joué leur musique à la croisée de la musique traditionnelle malgache, du reggae, du rap, du raga muffin et un petit zeste de dub. Ils ont mis, pour la première fois, en émoi le public d'Ambodivoanio avec leur titre phare Afindrafindrao. Aussi le choix porté sur Ceasar de Taolagnaro, Basta Lion d'Antsiranana, Big MJ, Zandry Ahmed, a-t-il justifié que Sômarôho est vraiment le carrefour des musiques malgaches.

Vaiavy Chila est restée la même, autant dans son style vestimentaire que dans la danse (kawoitry). Elle a toujours porté haut la valeur. Le public a été surpris par son entrée en scène dans une robe de mariée. Puis quand la danse a pris de l'ampleur avec ses cinq chorégraphes, elle a progressivement retiré les accessoires pour apparaitre dans un habit sexy.

Les adolescents et les jeunes qui accaparent le premier plan devant la scène, sont les « animateurs » du public pour lancer cris et applaudissements, surtout quand il s'agit de leurs artistes préférés. Notamment Rijade, célèbre pour sa chanson « Drako ely ». Ceasar, un jeune artiste de Taolagnaro, plus connu pour ses chansons afro-énergétiques « Sasak'aligny », « Zaza mila vola », « Soa »... Mais le plus étonnant est leur capacité à mémoriser toutes les paroles, tant étrangères que locales, si bien que leurs voix ont résonné plus fort à Ambodivanio que celle de l'artiste au micro.

La présence exceptionnelle de groupes de l'océan Indien comme Goulam, Alain Ramarisum, DJ Sweety, Sayz..., a témoigné la richesse et la diversité musicales véhiculées pendant le festival Sômarôho. D'ailleurs, celui-ci a également pour but de donner une opportunité d'être au-devant de la scène, aux jeunes talents tout comme aux artistes renommés. Tout cela pour dire que les artistes présents au festival ont donné le meilleur d'eux-mêmes en créant une ambiance chaleureuse pour le public de Nosy Be qui, malgré la crise économique actuelle, reste toujours fidèle à son festival.

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