Coup de théâtre à S. I. Sa, société implantée au parc industriel international de Diamniadio, et spécialisée dans la fabrication de cartes bancaires, cartes d'identification biométriques et Terminaux de paiement électronique (Tpe) solaires et biométriques. En effet, deux agents ont été arrêtés pour vol de son groupe électrogène estimé à 200 millions de FCfa et condamnés lundi par le Tribunal des flagrants délits de Dakar à des peines de prison ferme.
Les faits remontent au vendredi 21 juillet. Ce jour-là, la machine, retrouvée à Thiés, a été dérobée par C. Ba, électricien, qui avait encaissé 10 millions de FCfa sur les 15 millions de FCfa, prix auquel il avait décidé de vendre l'appareil. D. Diédhiou, l'agent qui était de service à la porte le jour du vol, a fermé les yeux sur le conteneur et reçu de Ba, 1,5 million de FCfa. Placés sous mandat de dépôt le 26 juillet, Ba et Diédhiou étaient attraits hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour vol avec usage de véhicule et complicité. L'électricien,
né en 1983, domicilié à Castors a reconnu les faits. D. Diédhiou, né en 1977 agent de sécurité, habitant de Diamniadio, les a niés. Il a laissé le véhicule passer à la sortie sans l'inspecter parce que Ba avait dit qu'il a un conteneur qui contient quelques bricoles et lui a demandé de le laisser sortir. Diédhiou a soutenu mordicus qu'il était loin de se douter que dans le conteneur, il y avait un groupe électrogène de 2 tonnes. La veille des faits, il a refusé de laisser entrer trois personnes parce que tenait à bien faire son travail. Ba lui a offert 300.000 FCfa et non 1,5 million de FCfa.
La question qui taraude l'esprit du directeur de S. I Sa, le sieur A. T. Wane, est comment Cheikh Ba a pu accéder au dépôt où se trouvait le conteneur. Malheureusement, l'enquête n'a pas permis de lever un coin du voile sur ce point. Pour déplacer le groupe qui pèse 2 tonnes, les voleurs ont utilisé une grue et un camion avec un plateau porte-conteneur. Il ignore si le groupe marche encore ou si c'est la même machine qui a été saisie par la gendarmerie et s'est inquiété de la sécurité au niveau de la plate-forme. Heureusement, l'Etat a fait renforcer la sécurité, s'est-il réjoui, avant de demander que les intérêts de S. I. Sa soient réservés.
Le représentant du parquet a requis deux ans ferme contre les deux mis en cause. L'avocat de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour son client C. Ba qui a toujours reconnu les faits.
En rendant sa décision, le tribunal les a condamnés à 2 ans dont 6 mois ferme pour le premier et 2 ans dont 1 mois ferme pour le second.
Quant à la Direction générale de la société, victime et plaignante dans cette affaire, sur demande du Président du Tribunal, elle a décidé de réserver ses droits au dédommagement et à d'autres poursuites jusqu'à ce que le matériel volé et ramené soit audité par un expert afin de certifier son intégrité et sa fonctionnalité compte tenu de sa valeur importante de 200 millions FCFA.