Afrique: Guerre au Soudan - L'intensification des violences à Khartoum force davantage de civils à fuir

Des femmes et des filles ayant fui le conflit au Soudan reçoivent une assistance de l'UNFPA dans le camp de Toumtouma, à l'est du Tchad.

Khartoum a connu ces 7 et 8 août 2023 au matin des combats très violents. Les échanges de tirs de mortier et de l'artillerie lourde se sont surtout concentrés à Omdurman et à Bahri. Les bombardements ont visé des quartiers dansement peuplés. L'armée soudanaise a également procédé à des frappes aériennes qui ont visé des routes de ravitaillement des Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire auquel elle est opposée depuis le 15 avril 2023.

Alors que la guerre au Soudan entame sa quinzième semaine, cette situation contraint de nouveaux habitants qui étaient encore terrés chez eux à fuir la capitale.

Si les combats à Khartoum condamnent les civils à rester cloitrés chez eux ou à fuir la capitale, dans le quartier d'Abou Rouf à Omdourman, un ordre a été intimé d'évacuer les domiciles. Dans ce quartier décrété « zone militaire », cet ordre a en effet été donné, à la fois par l'armée et par les paramilitaires.

Plusieurs témoins ont fait état de fuites massives d'habitants d'Abou Rouf où plusieurs maisons ont été touchées. Plusieurs hôpitaux appellent depuis ce 7 août au don du sang à Khartoum alors que le nombre d'hôpitaux en service ne cesse de baisser : 80 % des hôpitaux du pays sont hors-service, indique l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ceux qui sont encore opérationnels sont souvent la cible d'attaques ou de pillages, parfois ils manquent de tout.

Le nombre des femmes violés et de personnes enlevées et séquestrés ne cesse d'augmenter

Les rescapés racontent par ailleurs que les enlèvements tout comme les viols sont le fait des FSR.

Selon Souleima Ishaq al-Khalifa, médecin à la tête de l'organe gouvernemental de lutte contre la violence faites aux femmes, 108 agressions sexuelles ont été recensées par cette organe à Khartoum et au Darfour. Un chiffre qui est loin de refléter la réalité.

« Recevoir les soins de santé nécessaires » après un viol relève d'un immense défi, affirme-t-elle. À Khartoum, il n'y a plus de médicaments, et à Nyala au Darfour du Sud, il ne leur est pas possible d'atteindre l'hôpital, car une base des FSR leur coupe le chemin.

Quant à l'association soudanaise des victimes de disparition forcée, elle dit avoir déposé 430 plaintes concernant des disparus. Les femmes enlevées ont été forcées à cuisiner pour les FSR, à laver leurs vêtements ou à les soigner.

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