Dans une tribune rendue publique le 03 août 2023 intitulée «Chronique d'une fraude électorale préparée en sept épisodes », Martin Fayulu revient sur l'accession de Félix Tshisekedi à la présidence jusqu'au processus électoral en cours, qualifiant cette période de « préparation de fraude électorale. »
Selon lui, depuis l'arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir par un « coup d'Etat constitutionnel », il s'est retrouvé face au besoin de « laver l'opprobre du deal passé avec son prédécesseur et s'assurer un deuxième mandat frauduleux. »
Tout a commencé par la nomination des juges de la Cour constitutionnelle de l'obédience du régime en place avant de cloisonner les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, hostiles à lui par la mise en place de l'Etat de siège ; « l'armée et la police ont été dotées d'immenses pouvoirs pour anéantir les habitants de ces deux provinces, victimes de l'agression rwando-ougandaise. Cette mesure a comme soubassement la réduction du poids électoral du Nord-Kivu et de l'Ituri, deux provinces hostiles au gouvernement en place. Depuis cette mesure est devenue robotique. »
S'ajoutant à cela, le 04 juin 2021 a eu lieu l'adoption de la proposition de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI et ce, sans consensus ; une loi contestée par la majorité de la société civile et qui a consacré la « politisation de la CENI : 6 membres de la majorité, 4 membres de l'opposition et 5 membres de la société civile. A l'arrivée, Monsieur Tshisekedi a réussi à nommer tous les membres, et il n'y a donc aucun membre de l'opposition et de la résistance. »
Après avoir créé l'Union Sacrée de la Nation, volonté de créer un parti unique, qui était en fait la « constitution de la machine politique pour accompagner la fraude électorale », la CENI s'est donnée le pouvoir d'apporter correction en cas de divergence de résultats issus du dépouillement manuel et ceux du dispositif électronique par le biais de la loi électorale.
Par ailleurs, Martin Fayulu estime que le fait que la CENI a refusé de se soumettre à l'audit du fichier externe par un cabinet indépendant dont l'expertise est avérée est une preuve d'opacité totale.
L'audit du fichier électoral fait par les « 5 amis de Monsieur Kadima est simplement détruit par la mauvaise qualité de son rapport. Sans apporter des éléments probants sur toutes les questions susceptibles de restaurer la confiance des parties prenantes, l'équipe d'audit aboutit à des conclusions qu'elle ne peut ni justifier et à des recommandations farfelues. (...) Les 5 experts ont eu 3 jours seulement pour examiner les éléments suivants : le cadre juridique et règlementaire ; la logistique et les kits d'identification ; l'analyse des données collectées ; l'analyse de la population électorale ; la sécurité des serveurs et des données. »
Aussi, selon Fayulu, durant son mandat, Tshisekedi s'est bercé de l'illusion sur la sécurité du pays à part la partie Est, pourtant le « pouvoir a entretenu des milices privées qui sèment la terreur sur les routes de Kinshasa, s'arment de machettes et perturbent dans l'impunité toutes les manifestations de l'opposition et de la résistance. Ces milices privées se positionnent devant les résidences privées de tous les acteurs politiques et sont payées comme agents de renseignements de l'Etat. »
Il sied de noter que Martin Fayulu a décrié l'inaction de la population qui reste distraite par les futilités.