La 4ième conférence africaine de la philanthropie s'est tenue à Saly-Portudal sous la présidence de Madame Aïssata Tall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, et de la virtuose de la musique africaine, El Hadji Baba Maal. L'une des principales attentes de cette rencontre est la recherche du bon filon pour faire face aux problèmes socioéconomiques du monde actuel. L'occasion a été prise pour faire un rappel de la tradition africaine philanthropique reposant sur un élan de solidarité basé sur l'entraide et l'assistance de manière désintéressée et discrète.
Pour le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, la philanthropie n'est ni un devoir, ni une générosité, ni la bonté, mais un engagement personnel volontaire de bien faire, de bien servir sans aucun bénéfice. Elle fait appel à deux concepts pour mieux camper ses propos en les mettant en relation avec la philanthropie : la politique et le pouvoir.
A l'en croire, le pouvoir s'illustre dans l'organisation des choses, dans la gestion des affaires. Dans cette dynamique, l'Etat est mis en avant pour sa mise en oeuvre mais reste confronté à des limites car ne pouvant pas tout faire pour la société. Abordant dans la foulée la politique, elle l'a considérée comme un ensemble de règles retenues au service des citoyens. Le ministre a fait par ailleurs la présentation de la philanthropie à travers le monde. Dans certaines sociétés, les philanthropes sont exonérés d'impôts par rapport aux actions faites à l'endroit des populations.
Madame le ministre a invité à savoir faire un don, à savoir donner, à savoir à qui on donne et comment on donne. A l'en croire, la pratique de la philanthropie ne saurait se faire sans éthique et sans morale. El Hadji Baba Maal a abordé la question en évoquant la nécessité de prendre notre destinée en main. Il a rappelé la tradition africaine surtout en pays lébou au Sénégal. En ces lieux, une famille n'ayant pas fait de bonnes récoltes recevait nuitamment et dans la discrétion la plus totale, un apport en graines pour sa famille. Une chaîne de solidarité invisible l'appuyait de manière anonyme.
Selon lui, cette manière était destinée à montrer qu'on pouvait aider les plus démunis sans tintamarre. Ebrima Sall, directeur de Trust Africa, en prenant la parole à la rencontre, s'est appesanti sur deux faits : comment mieux faire et s'engager dans la philanthropie. Trouver le bon filon pour travailler avec la société civile et les communautés pour faire face aux problèmes restent des attentes à l'issue de la conférence.
D'une part, il s'est réjoui de la présence de sommités du monde des arts et de la culture à la 4ième édition de la conférence africaine de la philanthropie, à l'instar du professeur Penda Mbow et de l'artiste musicien El Hadji Baba Maal. D'autre part, il a contextualisé la tenue de la conférence dans une période marquée par les stigmates de la Covid-19 et les conséquences politiques et économiques de la guerre en Ukraine. Ces faits cités s'allient dans un monde en proie à des changements climatiques et placent le monde dans une période critique.
A l'en croire, ces faits relatés justifient la nécessité de faire des changements. Les Nations unies ont pris auparavant, en 2015, l'engagement de définir les Odd (objectifs de développement durable) consistant à s'investir dans la construction d'un monde inclusif. Selon lui, les penseurs et les mouvements sociaux sont appelés à la définition d'un monde meilleur.