Dans la lignée de Matondo Koubou Touré, sociologue et metteur en scène congolais, sa fille aînée se lance à son tour dans l'art et signe son premier récit dans "Ivre de tristesse - Face à l'armée des psychédéliques stupéfactices "
Paru le 26 juillet aux Editions les Impliqués / L'Harmattan au Carrefour des cultures, le récit d'Amy Gibert Vaucelles exprime le ressenti d'une fille qui a grandi auprès de sa mère l'ayant élevé seule, vivant dans une profonde dépression. Auprès d'elle, elle développera cette force de vie que connaissent tous les enfants résilients.
Ce premier livre est pensé comme un hommage à son fils aîné qui, à travers l'expression explosive de sa souffrance, lui a montré le chemin vers la reconnexion aux émotions enfouies et lui a permis de revenir sur les questions de la parentalité et de la transmission intergénérationnelle.
Extrait
« Les mots sont si difficiles à dire, ton corps a pris le relais ; la douleur est si difficile à contenir, tu as dessiné des plaies et tu y as mis tout ton cœur, toute ta force, toute ta volonté. Il fallait brouiller les pistes, anesthésier ton cerveau si dynamique afin que personne n'accède à ta tristesse. Il t'en a fallu de l'audace pour entreprendre l'ascension vers les tourments noirs, l'euphorie illusoire, l'inépuisable recommencement. Il t'en a fallu du courage pour faire face au jour sans fin, à ton reflet dans la flaque de boue, à ta solitude mortifère. Léo, que se passe-t-il ? Je suis triste, maman ».
Née en 1980 d'un métissage entre un sociologue congolais et une mère française, Amy Gibert Vaucelles habite en France, à Esvres-sur-Indre, près de Tours. Titulaire d'une licence en psychologie obtenue en 2004, elle s'est engagée dans le métier de la protection de l'enfance en tant qu'éducatrice. Elle pratique et enseigne la danse, thérapie par excellence pour soigner les maux, exutoire en vue d'affirmer sa double appartenance au Congo.
