Dakar — La junte nigérienne a indiqué ne pas être en mesure de recevoir la délégation tripartite composée de la CEDEAO, de l'ONU et de l'Union africaine (UA) pour des "raisons évidentes de sécurité".
Cette mission devait être dirigée par l'ancien président nigérian, le général Abdusalami Abubakar.
Pour la junte, »un report de la mission (...) s'avère nécessaire ».
"Le report de la mission annoncée le 8 août 2023 à Niamey s'avère nécessaire, tout comme la révision de certains aspects du programme, dont les rencontres avec certaines personnalités qui ne peuvent avoir lieu pour des raisons évidentes de sécurité, dans cette atmosphère de menace d'agression contre le Niger", a en effet indiqué le ministère nigérien des Affaires étrangères et de la coopération, dans une note adressée au Représentant résident de la CEDEAO, parcourue par l'APS.
Selon lui, »le contexte actuel de colère et de révolte des populations suite aux sanctions imposées par la CEDEAO, ne permet pas d'accueillir ladite délégation dans la sérénité et la sécurité requises ».
La délégation tripartite devait en effet arriver aujourd'hui, dans la capitale nigérienne, Niamey, pour discussions de sortie de crise.
La CEDEAO et la communauté internationale ont pris des sanctions, notamment économiques, contre le Niger.
L'organisation sous régionale africaine avait également menacé le pays d'une "intervention militaire", précisant qu'elle n'interviendrait qu'en "dernier recours".
Elle a convoqué un deuxième sommet extraordinaire jeudi, à Abuja, après celui du 30 juillet et l'expiration, dimanche, de l'ultimatum qu'elle avait lancé à la junte nigérienne, pour rétablir l'ordre constitutionnel.
Le président nigérien démocratiquement élu, Mohamed Bazoum et certains de ses ministres sont toujours retenus par les putschistes, depuis le coup d'État du 26 juillet.
Ils ont annoncé dans un communiqué, lu lundi à la télévision publique, la nomination d'un nouveau premier ministre civil, en la personne d'Ali Mahaman Lamine Zeine, 58 ans, ancien ministre des Finances sous la présidence de Mamadou Tandjan, renversé par un putsch en 2010.
Les nouvelles autorités politiques du Niger ont toutefois réitéré "leur disponibilité à engager des discussions avec les délégations ou émissaires concernant la situation au Niger."