Ile Maurice: Affaire Varsha et Sherry Singh - Me Satyajit Boolell parle de «cirque»

SP Gungadin de la Special Striking Team: «Nous disposons d'informations sensibles liées à des ramifications internationales»

Le bras de fer entre le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) et la police se poursuit. Qu'attend le bureau du commissaire pour communiquer avec le bureau du DPP ? La question suscite des débats. En attendant, le couple Singh s'est une fois de plus présenté devant la cour intermédiaire pour la motion de radiation des charges provisoires de complot portées contre lui, hier mardi 8 août.

Le représentant du bureau du DPP, Me Damodar Bissessur, Senior State Counsel, se présentant devant le magistrat Prasant Bissoon, a expliqué qu'il avait adressé une demande à la police pour obtenir des informations additionnelles le 21 juin, soulignant qu'il en avait besoin pour prendre position sur la motion de Sherry Singh.

Le 18 juillet, la magistrate Nitisha Seebaluck avait donné raison au DPP, accordant à ce dernier le droit d'exercer son pouvoir constitutionnel dans cette affaire. Tout avocat souhaitant repré- senter l'accusation doit nécessairement se soumettre à son autorité. Me Damodar Bissessur a souligné qu'il avait réitéré cette demande car les informations n'étaient toujours pas disponibles. En cour hier, il a déclaré : «En l'absence d'informations, nous ne sommes pas en mesure de nous opposer ou non à la motion visant à rejeter les charges provisoires.»

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De son côté, le représentant de la police, le chef inspecteur Sandooram, a expliqué avoir pris connaissance de cette requête, mais il demande davantage de temps pour rassembler toutes les informations nécessaires. L'avocate de Sherry Singh, Me Urmilla Boolell, Senior Counsel, s'est opposée à cette requête de la police, affirmant que «c'est la troisième fois qu'une motion de report est faite. Si, au moment de déposer des charges provisoires, elles ne peuvent être soutenues, alors elles ne devraient pas être déposées du tout».

Par ailleurs, le magistrat a fait savoir qu'il accorde suffisamment de temps à la police pour soumettre toutes les informations réclamées par le bureau du DPP. Il exige qu'une fois que la police les aura obtenues, que celles-ci soient communiquées directement au bureau du DPP. Lors de la prochaine audience, la motion sera débattue. L'affaire sera de nouveau appelée le 29 août.

Comportement inacceptable

En attendant, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, qui représente les intérêts de Varsha Singh, a affirmé que l'attitude de la partie adverse constitue un affront envers la cour et envers sa cliente. «C'est un comportement inacceptable de la part de la police. Le bureau du commissaire doit faire preuve de respect envers cette cour ainsi qu'envers les droits de l'accusée et le bureau du DPP.» Il s'est dit choqué par la tournure que prennent les événements.

«Le bureau du DPP attend les éléments clés concernant cette affaire, et jusqu'à présent, la police ne communique pas. Nous attendons de voir jusqu'à quand ce cirque va continuer.» Me Urmilla Boolell d'ajouter : «Mon client a été arrêté après qu'un mandat a été émis, il a été détenu pendant deux jours et a dû payer une caution. Est-ce que les citoyens de ce pays méritent un tel traitement ? C'est seulement après toutes ces procédures que la police décidera des charges à retenir contre mon client. Je laisse le peuple juger de l'acceptabilité de cette situation.»

En charge de l'enquête dans cette affaire, le SP Gungadin, de la Special Striking Team, a déclaré à sa sortie de cour : «La police communiquera avec le bureau du DPP en temps et lieu. À l'heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de le faire. Il est inexact de dire que nous n'avons pas d'éléments, mais il s'agit d'une affaire très complexe. Nous disposons d'informations sensibles liées à des ramifications internationales. C'est au bureau du commissaire de décider. Attendons voir.»

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