Madagascar: Rituel et santé - L'exhumation reprend de plus belle

Le rituel du "Famadihana" revient en vogue, cette année. Les autorités restent vigilantes face aux risques sanitaires.

Après quelques années de suspension, suite à l'épidémie de coronavirus, l'exhumation reprend de plus belle. Les demandes d'autorisation affluent dans la région de Vakinankaratra, en ce moment. « Nous avons enregistré cent trente demandes, depuis l'ouverture de la saison de Famadihana. Il y en aura d'autres, jusqu'au mois de septembre », lance Sitraka Rakotomalala, secrétaire général de la commune rurale d'Ambohibary Sambaina.

Des cérémonies ont lieu, presque chaque jour, depuis le mois de juillet. « L'exhumation est obligatoire dans notre région. Cette cérémonie a repris timidement l'an dernier. Beaucoup ont encore hésité avec les contextes sanitaires. Mais cette année, comme il n'y a plus de restrictions, tout le monde s'y met », indique le maire de la commune rurale d'Ambatolampy, Mika Dimbiniavo Rakotomalala.

Des milliers de tombeaux seront ouverts pour cette cérémonie, entre le mois de juillet et le mois de septembre, dans la région de Vakinankaratra, estime son gouverneur, Vy Vato Rakotovao. Les autorités restent, toutefois, vigilantes face au risque sanitaire de ce rituel.

Les demandes d'autorisation auprès des fokontany et des communes sont obligatoires. Toutes ne sont pas accordées. « J'ai refusé sept demandes, depuis le mois de juillet. Elles concernent des tombeaux ouverts pendant cette épidémie et où des victimes de la Covid-19 ont été enterrées», enchaine Mika Dimbiniavo Rakotomalala. À Ambohibary, l'acte de décès des morts est exigé.

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Levée des restrictions

À en croire les explications du professeur Rivo Andry Rakotoarivelo, spécialiste des maladies infectieuses, il n'y a plus de risque sanitaire dans le rituel de Famadihana. « Scientifiquement parlant, il n'est pas vérifié que le corps d'une personne décédée des suites de la Covid-19, continue à transmettre le virus, plus d'un an plus tard. Cette cérémonie a été interdite, pour le fait qu'elle regroupe plusieurs personnes. Et c'est ce rassemblement qui augmente le risque de propagation de la maladie. Si je ne me trompe pas, toutes les restrictions sanitaires sont déjà levées », souligne la source.

Par contre, en ouvrant une tombe où a été enterrée une victime de la peste, et en étant en contact avec son cadavre, on risque d'attraper la peste. C'est la raison pour laquelle, la tombe d'un pestiféré doit être scellée pendant plusieurs années et qu'il est interdit de procéder à son exhumation, sept années après son inhumation, selon le protocole des enterrements dignes et sécurisés des personnes décédées de la peste, en 2018. Ces dernières années, des épidémies de peste ont réapparu, après des cérémonies de retournement de morts.

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