Une ardoise salée. La Jirama doit payer près de 14 milliards d'ariary aux transporteurs du fuel qui fait tourner les machines de la compagnie nationale d'eau et d'électricité.
Cette dette colossale devait être réglée par la Jirama au mois d'avril dernier, a fait savoir l'association professionnelle de transporteurs d'hydrocarbures dans une lettre adressée au ministre responsable. Mais jusqu'à présent, il semble que les dettes ne sont pas encore épongées. La correspondance qui a fuité sur les réseaux hier, met en évidence une situation de tension qui est en train de prendre de l'ampleur entre les transporteurs et la Jirama. Car les conséquences de ce manquement de la Jirama auprès de ses prestataires mettent en danger la viabilité de ces firmes.
« Nos entreprises se trouvent en quasi situation de cessation de paiement », a souligné cette association professionnelle dans la lettre qui a circulé. Le collectif lance, à cet effet, un ultimatum d'une semaine à l'Etat pour « trouver une solution » à ces dettes colossales. L'association professionnelle, qui regroupe une dizaine de transporteurs, fixe le délai jusqu'au 15 août prochain pour désamorcer la crise. « Au-delà de cette date, nous serons contraints de prendre des décisions qui malheureusement mèneront à une situation de paralysie », avertissent alors ces transporteurs. Ces derniers peuvent alors choisir d'immobiliser leurs camions si aucun terrain d'entente ne sera trouvé à cette échéance.
Dans ce cas, plusieurs groupes de la Jirama seront privés de tout ravitaillement de fuel dans les délais nécessaires et les coupures d'électricité à grande échelle pourraient survenir dans plusieurs villes. Le 22 juin dernier, les transporteurs affirment avoir déjà servi « afin de préserver l'intérêt général ». Ils ont été sollicités pour une « mobilisation exceptionnelle afin d'assurer l'approvisionnement de la Jirama pour la fête nationale » lit-on sur la lettre. Mais cette fois-ci, le fond semble avoir été déjà touché et un pareil cas ne sera plus envisageable, si l'on en croit les affirmations citées dans la lettre.