Afrique: Secteur du cacao - L'exploitation minière illégale fait perdre des millions de dollars au Ghana

L'exploitation minière artisanale illégale est devenue depuis quelques années un véritable casse-tête pour le gouvernement ghanéen et une sérieuse menace pour la cacaoculture dans ce pays. Selon le site agenceecofin.com, le Conseil ghanéen du cacao (Cocobod) a souligné, récemment, que cette pratique, connue localement sous le nom de "Galamsey" entraine la destruction de vastes étendues de terres forestières et de plantations de cacao, ainsi que la pollution des rivières et des sources d'eau, ce qui a eu un impact négatif sur la production de cacao.

D'après le Cocobod, le phénomène a conduit en 2021 à la destruction de plus de 19 000 hectares de plantations de cacao, soit l'équivalent de 2% du verger national. Il a aussi indiqué que pour la campagne 2021/2022 du cacao, le "Galamsey" est cité parmi les principales causes des mauvaises performances du secteur. « Le phénomène aurait fait perdre 4,8 milliards de cedis d'investissement dans 35 hectares de plantations de cacao à Boinso, dans la région occidentale », poursuit l'agence d'information.

Il ajoute qu'à en croire Joseph Boahen Aidoo, directeur général du Cocobod, la destruction des fermes par l'exploitation minière artisanale illégale est plus courante dans les régions ashanti, orientale, occidentale, qui abritent plus de 90% de la production de cacao du pays. Pour venir à bout de ce problème, poursuit-il, l'État ghanéen met en oeuvre une stratégie basée à la fois sur la répression et la proposition de moyens alternatifs de subsistance aux personnes qui s'adonnent à cette pratique. Toutefois, note le site, cette stratégie tarde encore à se montrer efficace.

Le Ghana, faut-il le rappeler, est le deuxième producteur mondial de cacao, derrière la Côte d'Ivoire. Et le secteur du cacao contribue à hauteur de 9% de son produit intérieur brut en plus de créer des centaines de milliers d'emplois. Mais depuis quelques années, de plus en plus de Ghanéens, vivant en dessous du seuil de pauvreté, se lancent dans cette activité. « Selon les données relayées depuis quelques années par les médias locaux, environ un million de Ghanéen se livrent à cette pratique qui ferait vivre environ 4,5 millions de personnes mais causerait des pertes de plusieurs milliards de cedis à l'État », rapporte l'agence Ecofin.

Premier producteur d'or en Afrique depuis quelques années, le Ghana tire, par ailleurs, des milliards de dollars de recettes de son secteur minier. Selon les estimations officielles, la contribution du secteur des mines à l'économie nationale serait encore plus grande sans les centaines de millions de dollars que fait perdre chaque année au pays l'exploitation minière illégale.

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