Afrique de l'Ouest: Vaste opération policière menée par Interpol contre des groupes mafieux

Une vaste opération policière contre les groupes mafieux spécialisés dans les fraudes sur internet a été menée en Afrique de l'Ouest par Interpol, l'organisation internationale de police criminelle contre le crime organisé. Plus de deux millions d'euros ont été saisis ou gelés. Et 103 personnes ont été interpellées dans 21 pays.

Pour Interpol, ce type d'opération a deux objectifs : démanteler des réseaux et envoyer un message aux criminels. « Quel que soit l'endroit où ils se cachent dans le cyberespace, Interpol les pourchassera de manière incessante », a indiqué l'un des responsables de l'organisation, dont le siège est en France. Baptisée « Jackal », l'opération s'est déroulée sur le terrain en mai après des longues investigations.

Côte d'Ivoire, Nigeria, Afrique du Sud, France, États-Unis... Des agents et des enquêteurs ont été mobilisés dans 21 pays et sur tous les continents. 1 100 suspects ont été identifiés et 103 personnes ont été interpellées. Les personnes visées ont été les groupes mafieux et les gangs ouest-africains comme « Black Axe », tentaculaire organisation mafieuse spécialisée notamment dans les arnaques via des courriels, à l'héritage, les fraudes à la carte de crédit et le blanchiment d'argent.

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Interpol a indiqué sa volonté de poursuivre et de multiplier ce type d'opération pour en faire une priorité. Les fraudes se multiplient. En 2022, lors d'une précédente enquête, près d'1,5 million d'euros avaient déjà été saisis.

Qu'est-ce que Black Axe ? Avec Joan Tilouine, la journaliste Célia Lebur a publié cette année Mafia Africa, les nouveaux gangsters du Nigeria. Cette enquête s'intéresse notamment au groupe mafieux « Black Axe ».

« La Black Axe est l'un des cultes de ces organisations qui sont nées sur les campus nigérians à partir des années 1950 et qui vont essaimer petit à petit dans toute la société nigériane. Au départ, ce sont des organisations étudiantes et en fait, elles vont petit à petit dévier pour se transformer en organisations justement criminelles dans la traite des êtres humains, dans la cybercriminalité et dans le trafic de drogue sur tous les continents et qui également se vantent d'entretenir des liens avec certains des puissants. Ils reconnaissent d'ailleurs tout à fait qu'ils veulent finalement approcher le pouvoir, pénétrer le pouvoir et qu'ils comptent parmi leurs membres des ministres d'Etat, des sénateurs, des gouverneurs. Là-dessus, c'est tout à fait assumé. Ils ouvrent de nouvelles routes en permanence. Aujourd'hui, ils sont extrêmement présents aux Emirats arabes unis où ils font à la fois du blanchiment, de la cyber fraude et de la traite des êtres humains. Donc, vraiment, ce sont des organisations qui sont capables de se renouveler sans cesse. » s'est exprimée Célia Lebur.

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