La 4ème édition de la réunion régionale de la Communauté de pratique se tient à Dakar depuis hier, mardi 08 août 2023. Cette rencontre réunit des ministères de la Santé, des organisations de la société civile, des associations de professionnels de santé, des partenaires et donateurs. Elle a pour objectif de mener des discussions et formuler des recommandations pour faire avancer l'intégration de la planification familiale du post-partum (PFPP) à la SMNIA- Nutrition dans la région. Lors de la première journée de l'atelier, le Directeur de cabinet du ministère sénégalais de la Santé a déclaré que les progrès notés sur le plan de l'amélioration de la santé maternelle, infantile et néonatale en Afrique de l'ouest francophone sont insuffisants.
Le Sénégal abrite du 8 au 9 août 2023, la quatrième réunion régionale annuelle de la Communauté de pratique de l'intégration de la planification familiale du post-partum (PFPP) aux soins maternels, néonatals et infantiles (SMNI) et la Nutrition en Afrique de l'Ouest francophone. Le Sénégal a été choisi pour la tenue de l'atelier dont le thème porte sur la « Mutualisation des efforts pour le passage à grande échelle (Page) l'intégration de la planification familiale du post-partum (PFPP) aux soins maternels, néonatals et infantiles et Nutrition pour accélérer les progrès vers l'atteinte des ODD en 2030, en Afrique de l'Ouest. »
Ce choix s'est fait, selon les autorités sanitaires du pays, sur la base des efforts que le Sénégal a consentis sur ce volet depuis 2019, année de son adhésion à la PFPP, avec notamment la phase pilote du projet « Page » au niveau du District sanitaire de Touba.
Toutefois, à en croire le Directeur de cabinet du ministère sénégalais de la santé, malgré les efforts faits, les progrès enregistrés par les pays francophones ouest africains restent insuffisants. « Les femmes meurent chaque jour de causes de décès évitables, les taux de mortalité restent encore très élevés (...). En 2021, la mortalité maternelle était estimée à 347 décès pour 10 000 naissances vivantes, et le taux de mortalité néonatale à 31 nourrissons pour 100 000 naissances vivantes », a fait savoir Serigne Mbaye. Celui-ci de révéler aussi que le taux de malnutrition chronique oscille entre 21,2% et 42, 2% dans l'espace concerné. Toujours selon lui, le taux de retard de la croissance est de 29,9%. L'anémie chez les femmes enceintes reste à 63,6%, et le taux d'allaitement exclusif varie entre 19,2% et 47,8%.
M. Mbaye a cependant souligné que beaucoup d'efforts ont été consentis pour l'amélioration de la santé maternelle, infantile et néonatale, par les neuf (9) pays francophones de l'Afrique de l'Ouest qui participent à la rencontre. Toujours selon le Directeur de cabinet du ministère de la Santé, ces efforts des différents Etats membres ont abouti à des « progrès significatifs » dans ces différentes nations de la région.
Embouchant la même trompette, le Directeur de la Santé de la mère et de l'enfant au Ministère de la Santé et de l'Action sociale reconnait qu'il reste des défis à relever sur le volet de la santé de la mère et de l'enfant. Dr Amadou Doucouré a déclaré, dans la foulée, qu'en 2020, environ 800 femmes ont perdu la vie pendant l'accouchement ou des suites de couche. Au Sénégal, il a fait par ailleurs savoir que le taux de mortalité maternelle est à 236 pour 100 900 vivantes et un taux néonatal de 21 pour 1900 vivantes. Dr Doucouré a toutefois souligné que malgré les difficultés, le Sénégal a enregistré dans les dix (10) dernières années des résultats probants, avec surtout le taux de prévention contraceptive qui a été doublé.