Dakar — Le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Serigne Mbaye, a invité mardi les Etats africains à accentuer leurs efforts pour prévenir les décès évitables dans l'optique notamment de réaliser les objectifs de développement durable à l'horizon 2030.
"La situation de la région en matière de santé maternelle et néonatale reste donc préoccupante et nous appelle à plus d'efforts pour accélérer les progrès afin de réaliser nos engagements d'une couverture universelle en soins de santé primaires essentiels et d'atteindre les objectifs de développement durable (ODD) en 2030", a-t-il déclaré.
Il a lancé cet appel à la quatrième réunion régionale annuelle de la communauté de pratique intégration de la planification familiale postpartum (PFPP), soins maternelles, néonatales, infantiles (Smni) et nutrition (n) en Afrique de l'ouest francophone. Cette rencontre se tient de mardi à mercredi à Dakar.
"Mutualiser les efforts pour le passage à grande échelle de l'intégration des services de la Planification Familiale du Post Partum, Santé Reproductive, Maternelle, Néonatale, Infantile et Nutrition pour accélérer les progrès vers l'atteinte des ODD en 2030 en Afrique de l'Ouest" est lme thème de cette rencontre qui se tient à Dakar de mardi à mercredi.
Serigne Mbaye souligne que l'Organisation mondiale de la santé recommande la fourniture de "soins intégrés centrés sur la personne" pour mettre fin aux décès évitables, dans les milieux à faibles ressources.
"Ainsi, nous devons oeuvrer à faire de cette recommandation une réalité nationale et régionale", a-t-il exhorté.
Il estime que "l'amélioration de la santé maternelle, néonatale, et infantile constitue une priorité et fait l'objet d'une grande détermination" dans chacun des neufs pays francophones de l'Afrique de l'Ouest ayant pris part à la rencontre. Il a relevé que durant ces dernières décennies, "beaucoup d'efforts [ont été] consentis et des progrès significatifs enregistrés dans ces différents pays et dans notre région".
Des progrès insuffisants
Il estime toutefois que ces progrès se sont avérés "insuffisants", rappelant qu'en Afrique de l'Ouest francophone, "les femmes continuent de mourir chaque jour de causes de décès évitables". Il s'y ajoute que "les taux de mortalités restent encore très élevés, trop élevés (...)".
S'appuyant notamment sur les projections des objectifs de développement durable (ODD) dans la région ouest africaine, il indique qu'en 2021, "la mortalité maternelle était estimée à 347 décès pour 100 000 naissances vivantes" et "la mortalité néonatale à 31
nourrissons pour 1000 naissances vivantes".
Il relève que les taux de malnutrition chronique restent élevés "élevés", variant entre "21,2 % et 42,2 % dans la sous-région. Il a aussi fait état d'un taux de retard de croissance de 29,9%". "L'anémie chez les femmes enceintes reste toujours élevée à 63,6 %, et le taux d'allaitement exclusif qui varie de 19,2% à 47,8% selon les pays, est à améliorer", a-t-il poursuivi.
Sur la base de toutes ces considérations, Serigne Mbaye estime que des pratiques comme telles que "l'intégration des services de la planification familiale du post partum, santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutrition en Afrique de l'Ouest doivent continuer à être développées au bénéfice des cibles les plus vulnérables".