Marzouka Oummou Hani, l'auteure du livre à controverse « Mon père ou mon destin » et Mohaman Ahman, chef d'Idool ont emprunté depuis lundi dernier la voie menant vers une sortie de crise.
S'achemine-t-on vers un épilogue avant le 17 août, date de la prochaine audience au Tribunal de grande instance de Ngaoundéré dans l'affaire qui oppose Mbarzouka Oummou Hani, l'auteure de « Mon père ou mon destin » et Mohaman Ahman, chef de troisième degré d'Idool ? Les démarches de conciliation à l'initiative du ministère des Arts et de la Culture (Minac) les 7 et 8 aout derniers incitent à une réponse positive.
En effet, lundi dernier en début d'après-midi, les deux parties en opposition ont été réunies dans les services du gouverneur de la région de l'Adamaoua. C'était au cours de la médiation menée par Asta Djam Saoudi, directeur des spectacles et des industries créatives au ministère des Arts et de la Culture, en présence de Kildadi Taguiéké Boukar, gouverneur de la région de l'Adamaoua. À l'issue du conciliabule, la jeune auteure, a présenté ses excuses pour le tort causé par son ouvrage à la mémoire de Siddi, patriarche et fondateur du village Idool. Elle a promis de formaliser ses regrets dans une lettre et de rééditer son ouvrage en retirant les fragments litigieux.
A Idool où la délégation s'est ébranlée hier, une rencontre avec Boubakari Farikou, sous-préfet de Belel (ressort territorial de la localité d'Idool) a eu lieu à la chefferie en présence des habitants du village. Ceux-ci ont pris connaissance des conclusions de la réunion de la veille, auxquelles s'ajoutent des excuses publiques dans les prochains jours. Le chef de la délégation du Minac a loué l'esprit de tolérance et de compréhension de la population d'Idool. « Nous avons l'obligation de protéger nos patrimoines culturels que sont les livres et la chefferie traditionnelle », a par ailleurs relevé Asta Djam Saoudi.
De plus, des mesures ont été envisagées pour restaurer l'image du village au lendemain de la sortie officielle de l'ouvrage. C'est ainsi que le ministère des Arts et de la Culture envisage en premier lieu d'écrire une monographie officielle d'Idool. Un livre qui va présenter l'histoire de ce village. Elle sera écrite par les spécialistes du ministère en étroite collaboration avec les composantes sociologiques du village. Ensuite, une Centrale de lecture et d'animation culturelle (Clac) sera érigée dans le village. Cette structure constituée d'une bibliothèque et d'une salle d'initiation aux valeurs patrimoniales travaillera à la préservation du patrimoine et se chargera de l'animation culturelle. De même, à moyen terme, il est envisagé la réhabilitation de la chefferie et la mise sur pied d'un musée pour la conservation des objets.