Afrique: Coup d'Etat au Niger - Les Etats-Unis soutiennent la Cédéao pour trouver une solution diplomatique

Le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, s'adressant à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) le 9 juillet 2023 après avoir été élu président, succédant au président Umaro Sissoco Embaló de la Guinée-Bissau.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a estimé que la diplomatie était le « moyen préférable » pour résoudre la crise provoquée par la prise de pouvoir par les militaires putschistes au Niger assurant soutenir « les efforts de la Cédéao pour rétablir l'ordre constitutionnel ».

La Cédéao ne s'est toujours pas prononcée sur la possibilité d'une intervention militaire dont elle avait menacé le Niger, lui lançant un ultimatum dimanche dernier. Après celui de la France, la Cedeao a reçu le soutien des Etats-Unis ce mardi. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a affirmé que la diplomatie était le « moyen préférable » pour résoudre la crise provoquée par le coup d'Etat dans ce pays d'Afrique. « Il est certain que la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre cette situation. C'est la démarche de la Cédéao [la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ndlr], c'est notre démarche et nous soutenons les efforts de la Cédéao pour rétablir l'ordre constitutionnel », a-t-il assuré au micro de Radio France internationale (RFI). En outre, le secrétaire d'Etat a refusé d'évoquer un retrait des soldats américains du sol nigérien, estimant que « ce que nous voyons au Niger est désolant et n'offre rien au pays et au peuple ».

Incertitude sur une intervention armée de la Cédéao

La Cédéao ne s'est pour l'instant pas prononcée sur l'action à mener alors que l'ultimatum lancé aux putchistes en place a été expiré dimanche. Une semaine plus tôt, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest avait, en effet, appelé les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger au rétablissement du président légitime renversé, Mohamed Bazoum, sous peine d'intervention armée. Une menace à laquelle le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir a répondu en fermant l'espace aérien : « Face à la menace d'intervention qui se précise à partir des pays voisins, l'espace aérien nigérien est fermé (...) jusqu'à nouvel ordre », a-t-il indiqué dimanche soir dans un communiqué, précisant que « toute tentative de violation de l'espace aérien » entraînera « une riposte énergique et instantanée ». Il a également affirmé qu'un « pré déploiement pour la préparation de l'intervention a été faite dans deux pays d'Afrique centrale », sans préciser lesquels. « Tout Etat impliqué sera considéré comme cobelligérant », ajoute-t-il.

Division au sein de la Cédéao et des pays frontaliers

Les avis divergent sur cette intervention militaire, certains pays frontaliers craignant que « tout le Sahel (ne) s'embrase », comme l'a souligné le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le week-end dernier, estimant qu'une intervention serait « une menace directe » pour son pays. « Il n'y aura aucune solution sans nous (l'Algérie) », a-t-il ajouté. Au sein même de la Cédéao, le Nigeria se montre réticent, lui qui partage une frontière de 1.500 km avec le Niger. Des sénateurs nigérians ont ainsi appelé le président Bola Tinubu à « renforcer l'option politique et diplomatique ». Quant au Mali et au Burkina Faso, les deux pays ont prévenu qu'ils seraient solidaires du Niger et que toute intervention armée serait considérée comme une « déclaration de guerre » à leur encontre. Les dirigeants de la Cédéao se réuniront jeudi à Abuja pour un « sommet extraordinaire » sur le Niger, a annoncé lundi l'organisation ouest-africaine. Ils « se pencheront sur la situation politique et les récents développements au Niger », selon le communiqué de la Cédéao. L'ancien président du Niger a remis sa démission le 8 août et un nouveau chef de gouvernement a été nommé par le pouvoir militaire. La solution diplomatique devient-elle caduque ?

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