Les jeux approchent à grand pas mais la sérénité des préparatifs est loin d'être acquise. Les fédérations sportives haussent le ton et viennent amplifier d'autres voix qui s'élèvent également.
Quinze jours avant les échéances finales, les fédérations sportives sortent de l'ombre pour faire part de leurs préoccupations concernant les préparatifs des prochains jeux. Lors d'une réunion d'urgence tenue par vingt fédérations des disciplines qui vont représenter le pays aux jeux des îles de l'océan indien, le revers de la médaille a été étalé au grand jour.
En effet, le déroulement des regroupements des athlètes malgaches qui vont participer à cette compétition n'est pas de leur goût. Des « anomalies » sont dénoncées notamment les « longues procédures qui sont imposées » dans le cadre de la gestion des routines durant les stages de regroupement. « Les difficultés premières sont pour les hébergements, la restauration, le médical, le transport, les matériels d'entraînement » affirment ces fédérations dans une lettre qui a fuité sur internet. La correspondance « qui ne devrait pas sortir en public » selon Marcel Rakotomalala a été « réellement signée et rédigée par le soin des fédérations concernées » a affirmé, hier, le président de la fédération malgache de rugby à notre rédaction.
Ministre
Si on croit aux propos évoqués par ces fédérations sportives, le quotidien des athlètes ressemble à un parcours de combattant qui peut, dans ce cas, mettre en péril la quiétude de ces sportifs à deux semaines du début des compétitions. « Même pour obtenir un savon pour se doucher ou des papiers toilettes », les athlètes devront faire face à des « longues procédures » affirment les fédérations dans la lettre qui a été signée, entre autres, par les patrons de l'haltérophilie, du judo, du tennis de table, du volley-ball, du foot, du taekwondo, de l'athlétisme.
Elles pointent du doigt la « coordination générale » des jeux dont le leader est un membre du gouvernement. « Le blocage vient de cette entité qui ne figure même pas dans l'organigramme du COJI » interpellent-elles. En conséquence, seize fédérations sportives menacent alors de plier bagage si des « solutions ne seront pas trouvées avant le 10 août » préviennent-elles dans la lettre. « Les athlètes qui sont les premiers victimes ne seront obligés de faire les valises pour qu'ils puissent rentrer chez eux » lit-on dans cette lettre.
Politique
Cette déclaration fracassante des fédérations sportives témoignent que les affronts contre l'Exécutif ont gagné du terrain ces derniers jours. Une « arrière-pensée politique » est soupçonnée par les partisans du pouvoir, qui, à travers certains comptes facebook manifestement au service de la communication partisane, dénoncent la main invisible d'homme politique derrière ces « manoeuvres de déstabilisation ».
L'ultimatum des fédérations expire alors ce jour et le départ des athlètes dans leur site d'hébergement est l'option évoquée par les fédérations. Mais une telle situation semble s'éloigner à en croire la déclaration de certains responsables de fédération. « Malgré certaines difficultés que peuvent être rencontrées dans les routines, nos athlètes n'envisagent pas encore de rentrer ni d'abandonner les stages » a affirmé, hier, Mamy Ranaivoson, vice-présidente de la fédération de volley-ball. Celle-ci a souligné le rôle central du ministre coach de sa discipline pour appuyer le regroupement des athlètes.
14 milliards d'ariary
N'en demeure pas moins que d'autres voix s'élèvent également dans d'autres secteurs et peuvent couver des foyers de tension. Les transporteurs de fuel qui fournissent la Jirama ont manifesté leur ras-le-bol face au manquement de cette société nationale d'eau et d'électricité sur le paiement de leurs arriérés. Ces derniers affirment que la Jirama leur devait près de quatorze milliards ariary.
Mais celle-ci évite de les honorer au risque d'impacter la santé de ses prestataires qui peuvent alors couler d'un moment à un autre, soutiennent-ils. Ils sont en « quasi-situation de cessation de paiement » déplorent-ils dans la lettre adressée au ministre de l'énergie et des hydrocarbures. Ils menacent, en effet, de recourir à une « situation de paralysie » si la Jirama refuse encore de mettre la main à la poche pour régler leurs dettes.
De leur côté, les enseignants chercheurs maintiennent toujours la pression et décident de reporter la levée des journées « Universités mortes ». La section Antananarivo du syndicat des enseignants-chercheurs va tenir aujourd'hui une nouvelle assemblée générale pour fixer leur prochain agenda dans le cadre des revendications du paiement de leurs heures supplémentaires.