Près de la moitié du corps électoral est constituée par des jeunes. Un paramètre que chaque état-major politique devrait prendre en compte.
Quatre semaines après l'arrêt définitif de la liste électorale et à moins de trois mois du premier tour du scrutin, le temps est à l'élaboration d'une stratégie adaptée à la physionomie du corps électoral pour chaque état-major politique. Outre les données sur terrain, les données statistiques ne sont pas à prendre à la légère. Et la participation des jeunes est plus que jamais définitive pour celui ou celle qui aspire à briguer la magistrature suprême.
En effet, d'après les statistiques de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), 48,55% de l'électorat sont constitués par des jeunes, dont 21,96% soit 2 425 432 sont entre 18 et 25 ans et 26,59% soit 2 936 880 entre 26 et 35 ans. Notons que Andry Rajoelina a pu gagner la dernière course à la présidentielle avec 2 586 938 de voix exprimées et Marc Ravalomanana a pu récolter quelques 2 586 938 de voix.
Mobilisation
Celui ou celle qui arrivera à mobiliser cette catégorie de l'électorat pèsera bien évidemment sur l'échiquier électoral pour cette compétition qui s'annonce très serrée. Les directeurs de campagne de chaque candidat devraient trouver la formule magique permettant à leur poulain de faire la différence par rapport à leur adversaire. En tout cas, chaque discours sera taillé par rapport aux données émanant de la CENI. Des thèmes comme le chômage, le sport, la culture et tout ce qui concerne la nouvelle technologie et le numérique feront écho durant les quatre semaines de campagne électorale. Quoi qu'il en soit, la mobilisation des jeunes reste encore un défi important pour un pays comme Madagascar.
Piège de l'abstention
Depuis quelques semaines, les organisations de la société civile, en l'occurrence le KMF/CNOE Education des citoyens - ONG Tolotsoa - Liberty 32 - ONG Tokotany Iraisana - ALJM UMass Boston, épaulées par l'U.S. Department of State se sont activées dans la sensibilisation des jeunes, surtout les primo-votants, à prendre conscience de l'importance de l'élection et de l'acte de vote. Les chances de tomber dans le piège de l'abstention sont importantes pour cette catégorie de l'électorat. D'après les études, « la sous-représentation des jeunes serait liée à une conception utilitariste de la participation politique, couplée à une défiance marquée vis-à-vis des élus ». Faut-il rappeler qu'au second tour de la dernière présidentielle, le taux d'abstention était de 51,98%. Une lourde tâche attend ainsi chaque candidat et la société civile pour que ces abstentionnistes, volontaires pour la plupart, retournent aux urnes pour faire valoir leur droit de vote.