Les pourparlers annoncés au Kenya entre le pouvoir et l'opposition ont débuté ce mercredi. L'objectif est de trouver une issue à la crise qui oppose le chef de l'État William Ruto à son rival Raila Odinga et qui a entraîné depuis mars une série de manifestations meurtrières. Au moins 20 personnes ont été tuées au cours d'affrontement avec la police.
De part et d'autres, on l'assure, l'objectif de ce dialogue n'est pas un partage de pouvoir, il ne s'agit pas non plus d'aboutir à l'une de ces fameuses « poignées de mains » qui jalonnent l'histoire politique kényane.
« Les élections ont eu lieu et aucune discussion n'aura lieu pour qu'un autre leader trouve du travail », a prévenu le président Ruto. « Nous ne négocierons aucune forme de partage du pouvoir », a assuré de son côté Kalonzo Musyoka, le chef de la délégation de Raila Odinga en ouverture des discussions.
Taxes et pouvoir d'achat
Si ce point semble donc faire consensus, pour le reste, l'agenda des discussions est encore flou et source de désaccord. À l'issue d'un huis clos de deux heures mercredi, les délégations ont d'ailleurs annoncé la formation d'un comité qui aura pour tâche d'harmoniser l'ordre du jour avant la reprise des discussions prévue lundi prochain.
La coalition de Raila Odinga plaide pour que la question du pouvoir d'achat et des nouvelles taxes instaurées par William Ruto soient au coeur du dialogue, mais jusqu'à présent, le chef de l'État s'y est opposé.
Le vétéran de l'opposition kényane réclame aussi un « audit » de l'élection présidentielle de l'an dernier qu'il continue de contester tandis que pour la coalition au pouvoir, cette question a été tranchée par la Cour suprême et il n'est plus question d'en rediscuter.