Congo-Kinshasa: Le procès de François Beya, le «M. Sécurité» de Tshisekedi, a repris à Kinshasa

François Beya(en avant plan) et ses coaccusés devant la barre à la Haute Cour militaire à la prison centrale de Makala. 2 juin 2022.

En RDC, ce mois d'août est particulièrement marqué par la reprise de plusieurs procès. Après Fortunat Biselele, ancien conseiller privé présidentiel et Jean-Marc Kabund, ex-chef du parti présidentiel, le procès de François Beya Kasonga, ancien « monsieur sécurité » du Président Félix Tshisekedi a repris mercredi devant la haute cour militaire à Kinshasa.

Sans François Beya, le procès a repris en présence de 4 coaccusés en détention. Il s'agit de l'assistant de l'ancien conseiller présidentiel, de deux colonels de l'armée et d'une femme officier supérieur de la police. Ils sont présentés comme complices dans ce que le procureur militaire décrit comme un « complot contre la vie du chef de l'État ».

Tous ont introduit de nouvelles demandes de liberté provisoire pour des raisons humanitaires. Selon Me Peter Ngomo, avocat de la défense, « le procès n'évolue pas ». « Ne faudrait-il pas que nos clients soient remis en liberté provisoire pour qu'ils puissent aussi jouir de leur liberté, ce sont aussi des parents, pour qu'ils puissent prendre en charge leurs familles respectives ? », interroge-t-il avant d'ajouter : « Il y en a qui sont malades. Nos clients n'ont rien fait de mal ».

État de santé

La cour se prononcera dans une semaine sur le sort de M. Beya, notamment accusé depuis l'an dernier de « complot » et d'outrage contre le chef de l'État. Autrefois personnage incontournable, il a travaillé pour tous les régimes qui se sont succédé en RDC et réside depuis un an en France où il avait été évacué pour des soins.

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Toutes les précédentes requêtes ont été systématiquement rejetées. François Beya est-il toujours en France pour des raisons de santé ? La précédente composition de la Cour n'y avait pas cru et menaçait de le juger par défaut.

L'an dernier, la défense de l'ancien conseiller du président avait réussi à retoquer cette procédure. Une ligne que souhaite tenir Maître Jeannot Bukoko : « Nous tirerons toutes les conséquences du droit. Nous aurons à fournir éventuellement des preuves qui vont devoir attester que l'état de santé de François Beya ne lui permet pas de comparaître en personne. Mais la loi a prévu des mécanismes légaux qui lui permettrait d'être représenté par ses conseils ».

François Beya s'est toujours considéré comme victime d'une cabale. Son dossier demeure nébuleux. Il porte notamment sur la rétention de certaines informations que François Beya n'aurait pas révélé au président Tshisekedi, et des liens qu'il entretiendrait avec l'ex-président Joseph Kabila et d'anciens caciques.

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