Le gouvernement éthiopien a annoncé ce mercredi que les grandes villes de la région de l'Amhara avaient été « libérées », après plusieurs jours de combats meurtriers entre l'armée fédérale et des milices locales.
Depuis six jours maintenant, la deuxième plus grande région d'Éthiopie est placée sous état d'urgence. Et les combats ont fait rage ce mercredi dans les principales villes amharas. Selon le chef national des renseignements et commandant en charge de l'état d'urgence, les forces de défense nationale ont repris des villes aux Fanos, la milice rebelle de la région.
La Direction générale de l'état d'urgence a affirmé que villes concernées étaient la capitale régionale Bahir Dar, Lalibela, Gondar, Shewa Robit, Debre Berhan et Debre Markos.
Des habitants ont rapporté que des militaires des FDS sont entrés dans les villes de Gondar et Lalibela après le repli des miliciens. Plus d'une vingtaine de victimes ont été recensés, mais aucun bilan officiel n'a été communiqué pour le moment.
La compagnie nationale Ethiopian Airlines a annoncé qu'elle allait reprendre jeudi ses vols vers Bahir Dar et Gondar. Les liaisons vers les aéroports de Lalibela et Dessie restent suspendues.
« Sécurité des civils »
Ce conflit résulte de la décision du Premier ministre Abiy Ahmed d'intégrer toutes les forces armées régionales au sein de l'armée fédérale. Une décision mal perçue par la population et les rebelles qui y voient un affaiblissement de leur région.
L'ONG Save the Children a mis en garde mercredi contre les dangers pour les civils. « Nous appelons les belligérants à donner la priorité à la sécurité des civils et à permettre à l'aide humanitaire d'atteindre ceux qui en ont besoin, dont 580 000 personnes déjà déplacées par le conflit précédent » au Tigré, exhorte son directeur en Éthiopie, Xavier Joubert, dans un communiqué. L'Organisation mondiale de la santé a demandé dimanche un « accès ininterrompu et la protection du système de santé en Amhara », pour qu'elle et ses partenaires « puissent continuer d'y travailler ».