Les femmes des communes de Djinany dans le département de Bounkiling et celle de Goudomp dans l'extrême Sud de la région, membres de leur conseil municipal, ont pris part à une session de renforcement de capacités sur le leadership transformationnel et sur les principes directeurs de l'Acte 3 de la décentralisation. C'est une initiative du Projet d'appui à la stratégie nationale pour l'équité et l'égalité de genre (PASNEEG) et la tutelle dans le cadre de la mise à niveau de ces femmes et la recherche de l'équilibre dans l'approche genre.
Cet atelier de renforcement de capacités des femmes élues de la commune de Djinany dans le département de Bounkiling et celles de Goudomp dans le département du même nom, a eu lieu la semaine dernière à Bounkiling. Il s'inscrit dans le cadre de leur formation en genre, leadership transformationnel, communication en politique, principes directeurs de l'Acte 3 de la décentralisation et rôles, responsabilités et prérogatives juridiques d'une conseillère municipale. C'est sous l'égide du Projet d'appui à la stratégie nationale pour l'équité et l'égalité de genre (PASNEEG), de concert avec l'agence italienne pour la coopération au développement et sous tutelle du ministère de la femme, de la famille, du genre et de la protection de l'enfant. François Daour Guèye est expert genre et renforcement de capacités au PASNEEG.
Les modules dispensés visent à assurer une participation effective des femmes au niveau des instances de prise de décision au même titre que les hommes. «Ce programme promeut essentiellement les droits des femmes et contribue à la lutte contre les violences basées sur le genre. Il intervient particulièrement dans la région de Sédhiou sur les questions de budgétisation sensible au genre», a notamment fait savoir François Daour Guèye du PASNEEG.
Et de poursuivre «c'est à ce titre que nous avons accompagné les communes de Goudomp et de Djinany dans l'élaboration de leur plan communal de développement sensible au genre. L'un des défis était de renforcer les capacités des acteurs chargés de la gestion des affaires locales pour améliorer l'impact des interventions».
EVITER UNE PIETRE FIGURATION DANS LES INSTANCES DE PRISE DE DECISION
Dans ce même sillage, Ousmane Niane, le consultant formateur relève que cette formation va sans valoriser la qualité de la participation des femmes élues au niveau de leur collectivité territoriale. «C'est essentiellement un module sur le leadership transformationnel et un autre module sur la communication politique. Notre objectif est de faire en sorte que les femmes soient à la hauteur des attentes en termes de capacités à conduire les affaires publiques», dit-il.
Les bénéficiaires déclarent prendre conscience de la valeur ajoutée de cette session mais sollicitent toujours un accompagnement sur certains aspects. Mme Faty Fatou Demba est conseillère municipale de Goudomp a fait observer que «cette session de formation est très utile pour nous car nombre d'entre nous, sont arrivées pour la première fois à cette instance municipale et ignorent le minimum standard des règles de fonctionnement. Toutefois, nous avons, par ailleurs, des besoins à prendre en charge tels que la promotion de l'entreprenariat féminin, les cuisines à panneaux solaire en raison des restrictions sur la coupe de bois de charbon, la formation des sages-femmes et des matrones, la mise à disposition des poubelles, la formation en communication etc. nous avons déjà l'appui du PASNEEG et nous les remercions».
LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE, L'AUTRE PLAIE BEANTE DE LA SOCIETE
Au-delà de ces thématiques épluchées lors de cette session de formation, le PASNEEG dit rester dans la dynamique d'accompagner les femmes contre les violences basées sur le genre entre autres phénomènes qui étouffent leur plein épanouissement. C'est ce qu'a fait savoir François Daour Guèye expert genre et renforcement de capacités au PASNEEG. «Nous avons un important travail à faire aussi sur la lutte contre les violences basées sur le genre en rapport avec l'association des juristes sénégalaises (AJS) au niveau des boutiques de Droit depuis le PASNEEG1. Nous travaillons avec les acteurs communautaires. Au niveau national, avec le leadership de madame le ministre, elle a mis en place un numéro vert (Wallou Allo 116) qui est un centre d'écoute et d'orientation des victimes de violences», explique-t-il.
A l'arrivée, il est attendu de ces femmes élues municipales une nette amélioration de l'impact de leur présence au niveau des instances et organes de décision en les dotant des outils et aptitudes qui leur permettront d'assurer au mieux leur mission.