Au Soudan, sans visas accordés d'urgence par les autorités soudanaises, Médecins sans frontières pourrait bientôt être contraint de retirer son soutien à l'hôpital turc de Khartoum.
L'organisation a fait savoir, dans un communiqué, le 9 août, que les demandes de visa pour le personnel d'urgence, y compris les chirurgiens, étaient en attente depuis huit semaines. Or, dans la partie sud de Khartoum, seulement trois hôpitaux fonctionnent encore et font face aux multiples difficultés, dans une zone de guerre.
Depuis le 15 mai, le docteur Mego Terzian, pédiatre et ancien président de MSF travaille aux urgences de l'hôpital turc de Khartoum, hôpital dédié initialement à la maternité et aux enfants. « On a des difficultés pour trouver localement du personnel médical qui soit prêt à travailler dans des conditions très difficiles. Souvent, on a des jeunes médecins et infirmiers qui n'ont aucune expérience pour gérer des situations pareilles, des flux massifs de blessés par exemple, de la chirurgie de guerre, etc. Et on est obligé, des fois, d'inviter du personnel expérimenté en chirurgie de guerre, venant de l'étranger. Effectivement, l'obtention de visas pour faire venir du personnel supplémentaire expérimenté est un problème. Et si on n'a pas la capacité de renouveler les équipes, ça sera très difficile de continuer les activités au sud de Khartoum aujourd'hui. Il faut savoir que l'hôpital turc que Médecins sans frontières soutient est l'un des rares hôpitaux qui continue à fonctionner. Si cet hôpital n'est plus fonctionnel, je vois mal où ces patients et ces enfants vont pouvoir aller » a témoigné le docteur Mego Terzian.