À Madagascar, la Jirama, la compagnie nationale de production et de distribution d'eau et d'électricité, est à nouveau sous pression après un ultimatum lancé par les transporteurs de carburant. Ces derniers demandent qu'une solution soit trouvée d'ici le 15 août.
Dans une lettre adressée au ministre de l'Énergie, les transporteurs de carburant indiquent que la Jirama leur doit près 14 milliards d'ariary - soit un peu moins de trois millions d'euros. Une somme colossale alors que la compagnie est déjà criblée de dettes. « Au-delà de cette date, nous serons contraints de prendre des décisions qui amèneront à une situation de paralysie », a écrit l'association professionnelle des transporteurs d'hydrocarbures au ministre de l'Énergie. En clair, ces derniers risquent de cesser leurs livraisons à la compagnie publique d'eau et d'électricité. Cette situation est délicate pour la Jirama alors que ses centrales thermiques doivent tourner à plein régime pour fournir de l'électricité à la population en cette période de saison sèche et de baisse du niveau des cours d'eau.
Un « non-respect des engagements de la Jirama »
Les centrales hydroélectriques peinent à fonctionner ces dernières semaines. Cela a conduit à de nombreux délestages, notamment dans la capitale, Antananarivo. Dans leur lettre, les transporteurs de carburants évoquent « le non-respect des engagements de la Jirama » concernant l'échelonnement du paiement des arriérés, de deux milliards d'ariarys par mois, répartis équitablement entre tous les transporteurs et décidé en avril avec le ministre.
Les vingt entreprises réunies au sein de l'association expliquent se trouver « en quasi-situation de cessation de paiement ». Contacté, le Ministre de l'Énergie n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.