Le ministère de la Santé publique et ses partenaires lancent plusieurs campagnes de vaccination contre la poliomyélite. Plusieurs doses de vaccin sont nécessaires pour obtenir une immunité.
La deuxième campagne de vaccination antipoliomyélite, au mois de juillet, s'achève sur une note positive. «Les résultats sont encourageants», indique une source auprès du ministère de la Santé publique, hier. La couverture vaccinale serait au-dessus des objectifs, (ndlr : 95%), selon des sources officieuses. «Toutes nos cibles sont atteintes.
Nous avons même un taux de couverture vaccinale au-dessus de 100%, car des personnes qui ne vivent pas dans notre secteur, (ndlr : des passagers dans les stationnements, des commerçants et d'autres travailleurs ambulants) ont demandé à se faire vacciner par nos agents de santé», indiquent des sources auprès de quelques Centres de santé de base (CSB) dans la ville d'Antananarivo et dans les périphéries. Le ministère de la Santé publique a développé plusieurs stratégies pour atteindre les objectifs.
Il a envoyé des messages de sensibilisation à toute la population. Les vaccinateurs ont fait du porte-à-porte. Des vaccinations ont été réalisées au niveau des entreprises. Les doses qu'ont reçues les cibles au mois de mai, puis au mois de juillet, ne seraient pas encore suffisantes pour protéger toute la population contre cette maladie. «Il faut plusieurs doses pour éliminer la poliomyélite.
Ce sera après cinq campagnes de vaccination consécutives que nous pourrons dire si l'épidémie s'est calmée ou pas», enchaine la source auprès du ministère de la Santé publique. Ainsi, trois autres campagnes de vaccination sont prévues dans les prochains mois. Une, au mois de septembre, avec les mêmes cibles que la deuxième campagne.
Défi de taille
C'est-à-dire, toute la population des régions d'Analamanga, d'Alaotra Mangoro, de Vakinankaratra et d'Atsimo Andrefana et les enfants de moins de 15 ans pour les dix-neuf autres régions. Une autre, au mois d'octobre pour les enfants de moins de 15 ans. Et une dernière dont ni la date ni les cibles ne sont pas encore précisées. Le maximum de personnes doit être vacciné pendant toutes ces campagnes, pour rompre la chaîne de transmission du virus.
Le défi est de taille. Administrativement, les objectifs sont atteints. Mais beaucoup restent sceptiques par ce vaccin et ont fermé leurs portes aux vaccinateurs. «Le vaccinateur n'a pas mis un gant pour administrer les gouttes de vaccin dans ma bouche. Cela ne m'inspire pas confiance», lance le responsable d'une entreprise. «Je ne sais pas vraiment ce que renferme ce vaccin, donc, je préfère m'abstenir», indique un père de famille. Le poliovirus se propage, pourtant. Près de deux cents échantillons environnementaux ont été testés positifs au laboratoire.
Cette maladie virale hautement contagieuse a touché deux cent quatre-vingt-sept personnes, depuis septembre 2020, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Quarante-cinq cas de paralysie flasque aiguë ont été répertoriés, dont deux chez des adultes. Outre les vaccins, l'hygiène et la lutte contre la défécation à l'air libre doivent être renforcées pour se protéger de cette maladie invalidante.