Après le coup d'État au Niger, les sénateurs LR Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon ont pointé « l'échec de l'opération Barkhane » dans une lettre signée par 94 autres parlementaires de tous bords politiques adressée au président Emmanuel Macron. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s'est défendu.
Sébastien Lecornu assure qu'il ne peut « pas laisser dire que l'opération Barkhane a été un 'échec'» , a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux. Le ministre des Armées a défendu l'action française menée en Afrique en réponse à la missive signée par près de cent parlementaires et publiée dans le quotidien Le Figaro. Les sénateurs Les Républicains (LR) Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon, accompagnés de 94 parlementaires de tous bords politiques ont en effet rédigé une lettre intitulée : « Après la Françafrique, sommes-nous condamnés à l'effacement de la France en Afrique ? ». Les politiques ont notamment écrit : « Aujourd'hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises. À nos dépens, après l'échec de l'opération Barkhane, voilà les milices Wagner ».
Peu de temps après le coup d'État au Niger le 26 juillet, une manifestation anti-France a notamment été organisée devant l'ambassade de France à Niamey. Lors de ce rassemblement, on voyait sur des pancartes des slogans anti-France mais des propos pro-Russie, au profit notamment du groupe paramilitaire russe Wagner. "A nos dépens, après l'échec de l'opération Barkhane, voilà les milices (du groupe russe) Wagner, peu sourcilleuses des droits humains ou de démocratie, mais parfaitement disponibles pour tous les dictateurs ou les dirigeants se maintenant au pouvoir en coalisant leurs populations contre l'ancienne puissance coloniale", déplorent les parlementaires et leurs cosignataires.
Sébastien Lecornu a réagi. "Notre armée n'a eu de cesse de faire reculer les groupes terroristes au Sahel, sauvant des milliers de vies sur place et protégeant celles des Français des menaces d'attentats sur notre sol", a-t-il dit. "Barkhane n'a pas été un échec : c'est une faute de dire cela", a martelé Sébastien Lecornu, tout en soulignant qu'il y a "bien entendu des leçons à en tirer, comme pour toutes les crises et pour toutes les opérations militaires". A l'opération Serval lancée en janvier 2013 contre les groupes jihadistes qui avaient conquis le nord du Mali et menaçaient de descendre plus au sud, avait succédé en août 2014 Barkhane, visant les jihadistes disséminés dans les pays de la bande sahélo-saharienne. Le président Emmanuel Macron avait officiellement annoncé la fin de l'opération en novembre dernier. Les Sénateurs appellent à remettre à plat la politique de la France en Afrique, sans pour autant faire de propositions.