Dans l'optique d'accélérer la lutte contre les Maladies tropicales négligées (MTN), la Coalition des organisations de la société civile pour la lutte contre lesdites maladies a tenu hier, mercredi 09 août 2023, à l'Assemblée nationale, un atelier de plaidoyer pour la détaxation des médicaments liés à ces maladies. Pour le vice-président de la Cosc-Mtn, en plus de certains produits qui sont gratuitement distribués aux populations lors des campagnes, il existe toujours des besoins pour lesquels il y a nécessité de subventionner le coût des produits médicaux.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les Maladies tropicales négligées (MTN) sont à l'origine de 534.000 décès par an dans le monde, mais surtout de handicaps de longue durée et d'une baisse de la productivité. Le continent africain représente une part stupéfiante de 39 % de l'ensemble des Mtn. Les 47 pays de la région africaine sont tous endémiques pour au moins une MTN, et 79% des pays africains sont co-endémiques pour au moins 5 de ces maladies. A l'image des pays de la sous-région, le Sénégal s'est engagé, à lutter contre ces maladies et adhère à la feuille de route 2021 -2030 de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'élimination et le contrôle des MTN. Pour atteindre cet objectif, les acteurs ont jugé nécessaire d'accélérer la lutte et renforcer les acquis à tous les niveaux. Dans ce cadre, la Coalition des organisations de la société civile pour la lutte contre les maladies susmentionnées a organisé hier, mercredi 9 août 2023, à Dakar, un atelier d'engagement des parlementaires de la Cedeao dans le plaidoyer pour la détaxation des médicaments liés aux MTN.
Revenant sur l'importance de l'atelier, le Vice-président de la Coalition des organisations de la société civile pour la lutte contre les Maladies tropicales négligées, Dr Mountaga Dia, a déclaré que les MTN constituent un groupe de maladies qui pèsent sur la morbidité et le quotidien des communautés et qui, en plus de leur effet sur la santé, accroissent aussi la pauvreté et pour lesquelles la prise en charge devrait bénéficier d'un accompagnement de l'Etat, afin que les populations puissent disposer des traitements à des coûts supportables. Selon le Secrétaire général de l'organisation Ecoss (Environnement communautés, santé et sécurité), des efforts sont en train d'être faits par l'Etat, mais ce n'est pas encore suffisant.
« Si pour certains pays, y compris le Sénégal, les médicaments peuvent être distribués gratuitement aux communautés lors des campagnes, il existe également d'autre besoins pour lesquels, il y a nécessité de subventionner le coût », a-t-il estimé. A titre d'exemple, Dr Dia a cité le cas du vaccin contre la rage. « Pour le Sénégal, il y a une course contre la montre pour la rage. Devant un cas de morsure de serpent, il faut vacciner, et ce vaccin-là coûte cher. Et donc, ce serait bien que ça soit subventionné. La morsure de serpent entraine aussi une envenimation, et il faudrait que le sérum antivenimeux soit disponible à des prix abordables », a-t-il conclu.
La député S. Ndiaye, Présidente de la Commission Santé de l'Assemblée nationale, s'est réjouie de la tenue de cet atelier de plaidoyer qui s'est déroulé dans une « bonne ambiance ». « Nous avons des partenaires qui sont prêts à nous accompagner. Mais aussi, il y a la disponibilité des parlementaires. Il faudra d'autres rencontres pour plus de concertations afin que les autres parlementaires de la commission (qui n'étaient présents à l'atelier d'hier) soient plus outillés pour mieux porter le plaidoyer », a-t-elle ajouté. La parlementaire a également déclaré que sa commission va porter ce plaidoyer lors des débats budgétaires de la session unique 2024-2025, à venir.