Au Niger, les sanctions économiques imposées par les pays de la Cédéao, mais aussi par plusieurs instances internationales, font maintenant craindre le défaut de paiement. Demain, vendredi 11 août, Niamey doit effectuer un nouveau versement dans le cadre du remboursement de sa dette. Montant de la transaction : douze milliards de francs CFA. Mais dans le contexte du putsch, le pays est-il capable d'honorer l'échéance ?
Le Niger va-t-il se retrouver en défaut de paiement pour la première fois en quarante ans ? C'est, en tout cas, la crainte de l'agence de notation Moody's. La semaine dernière, elle a dégradé la note du pays, estimant, qu'en l'état actuel des choses, Niamey ne pourrait pas honorer ses remboursements. Une analyse confirmée par un économiste ouest-africain, contacté par RFI ce jeudi.
Le risque pèse sur les versements de l'échéance d'août 2023, mais aussi sur trois autres prévues en septembre prochain. Au total, d'ici quelques semaines, Niamey devra encore rembourser près de 70 milliards de francs CFA à ses créditeurs.
Dépendance des aides internationales
Pour boucler son budget et donc rembourser ses huit milliards de dollars de dette publique, Niamey dépendait beaucoup des aides internationales. Mais, depuis le coup d'État, la Banque mondiale et plusieurs pays de l'Union européenne ont annulé leurs paiements. Avec les sanctions de la Cédéao, la Banque centrale des États d'Afrique de l'ouest, a également cessé plusieurs versements. Au total, cinquante milliards de francs CFA sur trois ans.
Autant de sanctions qui mettent aujourd'hui le Niger en grandes difficultés et qui risquent de l'empêcher de rembourser sa dette.