Afrique Centrale: Délinquance juvénile - Le Congo se dote d'une stratégie de prévention

La stratégie, objet d'un atelier de validation qui se tient à Brazzaville du 10 au 12 août, vise à réduire de manière significative la délinquance juvénile au Congo.

Psychologues, sociologues, juristes, magistrats, représentants des associations, des organismes internationaux, les points focaux des ministères partenaires, la société civile, les agents des services de sécurité et de l'ordre public prennent part à cet atelier qui a été présidé par le ministre du Contrôle d'Etat, de la Qualité du service public et de la Lutte contre les antivaleurs, Jean Rosaire Ibara. S'appuyant, entre autres, sur le développement du projet de loi portant institution de la justice restaurative au Congo et la loi portant protection de l'enfant, cette stratégie comporte cinq axes d'intervention. Il s'agit notamment du plaidoyer de la stratégie, les actions de prévention et de traitement contre la délinquance juvénile et la création d'un fonds de prévention y relatif ; une fois rendu disponible, sa mise en œuvre va durer cinq ans.

Le représentant adjoint du Pnud, Henry René Diouf, a, de son coté, rappelé que dans le but de permettre aux jeunes de jouer pleinement leur rôle d'acteurs de développement, il est indispensable de créer des conditions favorables à leur formation, leur insertion socio-professionnelle. Il a également évoqué la nécessité de mettre la jeunesse à l'abri de tout ce qui pourrait l'amener à intégrer des groupes de délinquants du genre « bébés noirs. »

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« Il faut, de ce fait, mettre en œuvre une véritable politique d'encadrement des jeunes incluant des programmes d'aide à l'apprentissage et la formation, l'accompagnement psychologique des jeunes en difficulté, l'insertion économique à travers des contrats d'engagement jeune. Cette politique devrait intégrer également l'insertion des ex-délinquants repentis, le renforcement des synergies entre la politique et la justice, le recours aux deux formes de justice en fonction de l'âge des délinquants (justice restaurative pour les mineurs et justice ordinaire pour les délinquants majeurs », a déclaré Henry René Diouf, saluant le travail des autorités congolaises visant l'éradication de la délinquance juvénile.

Le Haut-commissaire à la justice restaurative, à la prévention et au traitement de la délinquance juvénile, Adolphe Mbou Maba, a lui aussi rappelé que sa structure a été mise en place pour sortir le pays de cette forme de violence qui met en péril l'avenir de sa jeunesse. « Depuis quelques années, notre pays, à l'instar de beaucoup d'autres pays, traverse une vague de violences injustifiées et inédites. En nette aggravation, la délinquance juvénile donne à réfléchir e impose des réponses urgentes », a-t-il rappelé.

En effet, le haut-commissariat a pour missions de mettre en œuvre les procédures et mesures d'inclusion, de collaboration en vue de la prévention, du traitement et de la réparation des violences et autres formes de délinquance juvénile.

La Côte d'Ivoire, un exemple à suivre

Présidant la cérémonie d'ouverture au nom du Premier ministre, le ministre Jean Rosaire Ibara a souligné que l'éducation et l'encadrement de la jeunesse font partie de la sixième bataille du programme d'action du gouvernement. Un programme qui reflète la volonté de placer la vie de la jeunesse au cœur des priorités gouvernementales, reconnaissant que les défis d'aujourd'hui enclencheront l'avenir de demain. « Cet atelier survient au bon moment car le pays se dotera d'une stratégie nationale de prévention et de traitement de la délinquance juvénile digne pour l'amélioration des politiques publiques liées à la délinquance juvénile », a-t-il déclaré, invitant les participants à y contribuer pour rendre cette stratégie opérationnelle.

Notons que les participants suivront au cours de cet atelier des communications dont celles liées à l'expérience d'autres pays comme le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Côte d'Ivoire en matière de prévention de la délinquance juvénile. « La délinquance juvénile est un phénomène rencontré dans les grandes agglomérations des pays en développement. Cette situation est liée à diverses raisons. Elles peuvent être d'ordre familial, éducatif et social. La répression unique ne peut éradiquer ce fléau. Il faut des mesures fortes et adéquates des pouvoirs publics permettant la resocialisation et la réinsertion socioéducative et professionnelle de ces enfants et adolescents. C'est à ce prix que le gouvernement pourrait trouver une solution durable à ce phénomène », a résumé l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire au Congo, Touré née Koné Maman, dont le pays a une expérience avérée dans la lutte contre les « microbes ».

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