Dans le vent qui passe, tu t'en vas avec la poussière du temps
Ce temps qui passe comme la houle sans trace du grand fluide
Dans le feu qui crame tu brûles dans les flammes qui purifient
Sous les larmes torrentielles du ciel qui tombe ton rhombe gronde
Au prétoire des justes, tu es jugée indigne pour ta sublime laideur
Condamnée à tort, tu croupis dans les geôles vitrées du passé emporté
Ta tanière est une fourmilière de ferrailles pétaradantes et étouffante
Dans ton giron sacral se pavanent d'incrédules profanes sans scrupules
Sur le podium du folklore, tu colores le quotidien sans le lien qui honore
Par-dessus ta silhouette, plane le spectre immuable des étants d'antan
L'innocent étourdi marche tête baissée en foulant aux pieds l'ombre des siens
Sous les réverbères aux éclats de miroir s'aventurent d'éphémères vivants
La coutume rase les murs avec amertume, le sacrificateur officie en costume
L'héritage qui traverse les âges à la nage dans une cage n'est pas un gage
La culture porte les boutures d'un futur bâti en dur sur du sable mouvant
Vite une tempête rouspète au large de nos terres, naufrage, sauvetage !