Le sort du président nigérien Mohamed Bazoum, détenu depuis le coup d'État du 26 juillet, inquiète de plus en plus au sein de la communauté internationale. Ce 11 août 2023, l'Union européenne et l'Union africaine ont exprimé leur préoccupation concernant le chef d'État. Selon les informations de RFI, la junte a notamment menacé à plusieurs reprises de l'exécuter si jamais la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) lançait une intervention armée.
La situation du président Mohamed Bazoum inquiète. Le président nigérien est séquestré depuis le 26 juillet 2023, date d'un coup d'État au Niger, dans sa résidence avec sa famille.
À plusieurs reprises, sa formation, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme PNDS), et la communauté internationale, ont alerté sur la dégradation de ses conditions de détention.
Le 8 août, le Département d'État américain, le ministère des Affaires étrangères des États-Unis, s'est déclaré « très inquiet » pour sa santé et sa sécurité.
Ce 11 août, l'Union européenne a exprimé sa « profonde inquiétude » face à « la détérioration des conditions de détention » de Mohamed Bazoum et a réclamé de nouveau sa libération « immédiate et sans condition ».
« Sauver la vie » de Mohamed Bazoum
Une inquiétude relayée également ce vendredi par l'Union africaine. L'UA a fait part de « ses vives préoccupations » suite à la « dégradation inquiétante » des conditions de détention de Mohamed Bazoum. Pour l'UA, un tel traitement d'un chef d'État élu est « inadmissible ».
Le président de la Commission, le Tchadien Moussa Faki a ainsi demandé sa « libération immédiate » et a appelé la communauté internationale à rassembler ses efforts pour « sauver la vie » de celui qui a remporté la présidentielle en 2021.
La junte a menacé à plusieurs reprises d'exécuter Mohamed Bazoum
Plusieurs sources confirment que la situation est critique pour lui, sa femme et son fils, avec lesquels il se trouve.
Selon les informations de RFI, la junte a menacé à plusieurs reprises d'exécuter le président du Niger si jamais la Cédéao lançait une intervention armée.
Un développement particulièrement inquiétant alors que l'organisation ouest-africaine a décidé d'activer sa force militaire.
Environ 70 gardes surveillant son domicile
Le 9 août, la sécurité autour de la résidence a été renforcée. Il y aurait aujourd'hui environ 70 gardes surveillant son domicile.
Des alertes ont été lancées. Beaucoup ont pensé à un moment que Mohamed Bazoum allait être emmené, mais il a finalement été laissé dans sa résidence.
Le chef de l'État n'a par ailleurs plus d'électricité. Il ne reçoit plus d'approvisionnement et survit grâce à quelques réserves de nourriture. Il n'a plus accès à un médecin alors que son fils serait malade.
Au sein de la communauté internationale, beaucoup estiment que Mohamed Bazoum est finalement pris en otage et qu'il sert de bouclier humain...