Congo-Brazzaville: Voir ou revoir - « Le panthéon de la joie » de Jean Odoutan

Film béninois sorti cette année au mois de mai, « Le panthéon de la joie » est une lueur d'espoir et un brin d'optimisme au milieu des péripéties de la vie.

Pour cette nouvelle signature cinématographique, Jean Odoutan, comme à son habitude, est partout aux manettes : il l'a écrit, mis en scène et en musique, chorégraphié, réalisé, produit. Avec sa caméra, le cinéaste béninois embarque le spectateur pour une virée à Ouidah, précisément au sein du quartier le Panthéon de la joie. Là, on y trouve des adolescents âgés de 12 à 14 ans.

Ces gamins sont pour la plupart « vidomègon » appelé autrement enfant placé, enfant fantôme dit sans existence légale ou orphelin. A première vue, leur situation n'est pas rose, ce qui est tout à fait le cas, car lorsqu'ils ne demandent pas l'aumône pour survivre, ils sont obligés de dérober sur les étals de marché. Cependant, au beau milieu de cette misère et d'une vie pénible imposée à leur jeunesse, leur gaieté est stupéfiante. Pauvres aujourd'hui, mais ils rêvent d'être riches et célèbres à Paris... Alors ils chantent, dansent, sollicitent l'aumône et sourient à la vie. C'est joyeux et beau à voir.

Regard caustique sur la société béninoise et les problématiques de pays en développement, « Le panthéon de la joie » revient sur la question d'émigration en filigrane de comédie musicale. Quoique dans une séquence du film, les acteurs affirment que l'avenir c'est en Afrique, l'idée de l'Europe comme « Eldorado » ne cesse de les hanter, à l'image de plusieurs jeunes africains. « J'ai adoré ce film. Je crois que c'est le mélange de questions sérieuses "Quel avenir pour la jeunesse africaine ? leur futur est-il encore à Paris, en Europe ? " et cette légèreté qui s'en dégage avec ces gamins joyeux et chantants », a commenté un cinéphile sur Allo ciné.

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La philosophie derrière le long-métrage est donc de casser ce rêve utopique qui depuis le temps n'a cessé de berner d'illusion la jeunesse africaine. La joie de ces adolescents abandonnés à eux-mêmes se veut une marque d'espoir et de résilience au milieu des aléas de la vie. Ainsi, prendre cette rage de vaincre et cette joie de vivre pour se construire un lendemain meilleur, tel est l'appel du réalisateur béninois Jean Odoutan à travers « Le panthéon de la joie ». Le film dure environ 1h 37 min.

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