Tunisie: Institut Pasteur / Oipem - Une polémique, le vrai du faux

11 Août 2023

L'Institut Pasteur de Tunis a fait l'objet d'une attaque en règle de la part de l'Organisation internationale pour la protection des enfants de la Méditerranée (Oipem), qui a lancé des accusations terribles.

En effet, ladite Organisation, peu connue du large public, a usé de forces détails pour décrire cette affaire sordide selon laquelle un phénomène dangereux menace la vie des enfants (tunisiens), acculés à chasser du scorpion au sud tunisien au profit de l'Institut Pasteur de Tunis.

L'Organisation appuie ses accusations par des séquences vidéo et des commentaires. «Des enfants sont exploités en plein après-midi et tard dans la nuit, pour la chasse de scorpions, par l'institut en collaboration avec des intermédiaires sous la tutelle du délégué, du gouverneur, du commissaire de la région, ainsi que celle du ministre de la Santé et de la ministre de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Séniors ».

Et d'ajouter que ces enfants « ne dépassant pas, généralement, les onze ans, chassent dans le cadre de groupes dirigés par un adulte pour les guider vers les emplacements des scorpions sans aucun moyen de protection ou outils spéciaux. Le tout avec l'accord des parents... »

Dans un premier temps, la direction de l'Institut Pasteur a exprimé son étonnement de voir une organisation internationale formuler de pareilles accusations. « Il aurait mieux valu contacter directement l'Institut pour obtenir toutes les informations requises. Aucune demande pour obtenir des scorpions n'a été formulée tout au long de 2023 », assure l'Institut dans un communiqué.

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La direction de Pasteur dit se réserver le droit de prendre les dispositions légales nécessaires contre ces pratiques qui portent atteinte à sa réputation.

« Nous nous réservons le droit d'entamer des poursuites judiciaires auprès des instances nationales et internationales spécialisées... »

Dans un deuxième temps, le directeur de l'Institut, Pr Hechmi Louzir, est monté au créneau niant en bloc les « allégations de l'Oipem, avant de préciser que tout le processus de chasse de scorpion est contrôlé conformément aux standards et aux réglementations en vigueur qui sont, notamment, fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Hechmi Louzir persiste et signe : « l'institut n'a pas acquis de scorpions ou de serpents depuis plus d'un an. Son stock actuel est largement suffisant pour fabriquer des sérums antivenimeux contre les piqûres de scorpion et de serpent », tout en soulignant que les opérations d'achat et de vente sont régies par un cahier des charges et que l'Institut n'a rien à voir avec le travail des enfants et n'en a aucune connaissance.

Il est bon de profiter de cet épisode pour rappeler qu'en matière de protection des enfants et de leurs droits, la Tunisie est dotée de tout un arsenal juridique et institutionnel. Des acquis solides et qui requièrent, toutefois, davantage de consolidations.

Quant à la grave accusation lancée par l'Oipem, elle reste à prouver. L'opinion publique, pour sa part, et suite à la polémique que cette affaire a soulevée, suit avec les médias, de très près les éventuelles suites.

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