Dakar — Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé vendredi son "ferme soutien » aux décisions issues du sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation au Niger.
Les chefs d'États de la CEDEAO ont décidé, jeudi à Abuja, d'activer et de déployer "la force en attente" de l'instance régionale pour la restauration de l'ordre constitutionnel au Niger.
Lors d'un sommet extraordinaire, le deuxième sur la situation au Niger depuis le renversement de Mohamed Bazoum, les chefs d'Etat ont toutefois gardé sur la table toutes les options pour "la résolution pacifique" de la crise.
Ils ont également décidé que tout État membre de l'organisation sous-régionale, qui entraverait, directement ou indirectement le règlement de la crise au Niger, devra répondre de ses actes.
Dans un communiqué, le président de la Commission de l'UA a fait part de ses »vives préoccupations relativement à la détérioration des conditions de détention du président Mohamed Bazoum ». Selon la commission de l'UA, des sources concordantes attestent d'une "dégradation inquiétante" des conditions de détention du président déchu.
Moussa Faki Mahamat a interpellé les autorités militaires "sur l'urgence de stopper l'escalade avec l'organisation régionale, la défiance à son égard et la poursuite de la séquestration du Président dans des conditions qui se dégradent de façon inquiétantes".
La commission trouve "inadmissible » ce traitement réservé à un président »démocratiquement élu à travers un processus électoral régulier".
Elle a appelé à la libération immédiate du président Bazoum, de tous les membres de sa famille et de son gouvernement qui "sont illégalement séquestrés" avec lui au mépris du droit nigérien et de tous les principes fondateurs de l'UA et de la CEDEAO.
Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d'Etat le 26 juillet dernier perpétré par des militaires nigériens regroupés au sein d'un "Conseil national de sauvegarde de la patrie" (CNSP), dirigé par le général Abdourahmane Tchiani.
Il est retenu depuis cette date par les putschistes, en compagnie de certains de ses ministres.
La communauté internationale a condamné ce coup de force et pris des sanctions à l'encontre du Niger.
Au niveau sous-régionale, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui appelle au "rétablissement du président nigérien Mohamed Bazoum", a pris une série de sanctions contre les militaires lors d'un premier sommet extraordinaire.
Le CNSP qui a fermé l'espace aérien du Niger "face à la menace d'intervention" armée de la CEDEAO a annoncé, mercredi, la formation d'une équipe gouvernementale de 20 membres dirigée par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine.