Le pays semble s'être assagi à l'approche de l'élection présidentielle. Apparemment, l'ensemble de la classe politique ne conteste plus le calendrier établi par la CENI et confirmé par le gouvernent.
Les états-majors se préparent activement et les déclarations de candidature se multiplient, en attendant celle du président de la République dont plus personne ne doute de la volonté de briguer un nouveau mandat. Tous les signes précurseurs sont là. Il a reçu l'appui du président du Rwanda, Paul Kagame, lors de la visite officielle qu'il a effectuée dans ce pays. Kagamé a affirmé son intention d'accompagner l'émergence de la Grande île que le chef de l'Etat malgache prônait.
L'équipe qui va l'accompagner lors de la campagne présidentielle semble déjà fin prête. Les distributions de « vary tsinjo » ont déjà commencé et elles s'accompagnent des paroles adéquates montrant le souci de l'Etat de venir en aide aux plus défavorisés. Les « tosika fameno » vont venir par la suite. Les prétendants à la magistrature suprême, qui étaient déjà connus, renforcent leur présence, en continuant leur tournée en province.
Le Mihava tour poursuit son périple et distille ses messages très critiques envers le pouvoir. L'ancien président, Hery Rajaonarimampianina, est actuellement dans le Nord de la Grande île et a subi les tracasseries des forces de l'ordre. Son homologue, Marc Ravalomanana, a, lui aussi, rappelé les incidents qu'il a rencontrés lors de ses déplacements en province à cause des barrages des gendarmes. L'occasion a été propice au rappel des dispositions que les autorités doivent prendre alors que la date des élections présidentielles est officiellement fixée.
Cette période préélectorale n'éclipse pas les soucis des dirigeants préparant les Jeux des Iles. Les plaintes des sportifs qui vont y participer sont de plus en plus audibles et commencent à créer un véritable sentiment de malaise. Les critiques sont souvent justifiées et ne doivent pas être qualifiées de crocs en jambe faits aux responsables. L'Etat a affirmé vouloir faire de ces Jeux des îles une réussite et doit tout faire pour qu'il en soit ainsi.
Ce sont les suites du coup d'État ayant eu lieu au Niger qui dominent totalement l'actualité internationale cette semaine. Les membres de la junte ont durci le ton et le dialogue avec les émissaires internationaux a été particulièrement difficile. La CEDEAO a décidé d'activer la solution militaire à l'issue de la réunion des chefs d'État qui a eu lieu jeudi. Elle avait lancé un ultimatum à la junte pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel. Elle affirme cependant qu'elle veut encore privilégier la diplomatie. Mais le président ivoirien, Alassane Ouattara, a affirmé qu'une « opération militaire aura lieu dans les plus brefs délais ».
L'Union africaine, par la voix du président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé ses préoccupations sur la « détérioration des conditions de détention du président Mohamed Bazoum ». et exprime « son ferme soutien aux décisions de la CEDEAO ». L'Union européenne s'était, dans un communiqué, elle aussi, alarmée de la manière dont était traité le chef d'État déchu. Le SG de l'ONU a adressé un message d'une tonalité similaire aux membres de la junte. Le Quai d'Orsay français a affirmé son ferme soutien à la CEDEAO.
Lentement mais sûrement, le pays s'installe dans un climat politique, somme toute apaisé. Le ton des discours des acteurs sera, certes, vif, mais il sera étayé par des arguments fondés. C'est la démocratie qui, finalement, y trouvera son compte. La situation tendue qui règne dans l'Ouest de l'Afrique n'impacte pas sur l'atmosphère qui règne à Madagascar. Les Malgaches s'y intéressent beaucoup plus qu'à l'évolution des événements en Europe sur le front ukrainien, proximité des lieux oblige. C'est vers l'échéance présidentielle que se tourne maintenant la grande majorité de l'opinion.