Rescapé d'un accrochage entre lui et ses éléments avec des dahalo en octobre dernier, le Chef d'Escadron Manampy Chantol, Commandant de la Compagnie Territoriale de la Gendarmerie Nationale Manja, dans la Région Menabe, témoigne aujourd'hui de l'effort mené par la gendarmerie pour rétablir l'ordre dans sa circonscription, longtemps considérée comme zone rouge en matière d'insécurité.
La gendarmerie travaille d'arrache-pied pour lutter contre les bandits et les dahalo dans la région du Menabe. En un an et demi à la tête de la Compagnie Territoriale de la Gendarmerie Nationale Manja, le Chef d'Escadron Manampy Chantol s'est, à plusieurs reprises, frotté aux malfaiteurs au prix de sa vie. Lors de la première édition du Forum Inter Régional pour la Défense et la Sécurité (FIDS), il a tenu à revenir sur un événement marquant de son mandat.
En octobre dernier, le Chef d'Escadron et douze de ses éléments sont tombés dans une embuscade lorsqu'ils étaient à la poursuite des dahalo. Un de ses éléments est tombé sous les balles des voleurs de zébus ce jour-là. Le Chef d'Escadron a été grièvement blessé après avoir été touché à la tête et à la poitrine. « Lorsque j'étais à moitié conscient, les dahalo m'ont cru mort. Un d'eux voulait en finir définitivement avec moi mais ils ont préféré éviter de gaspiller leurs munitions, alors ils m'ont laissé là pour mort », se souvient-il.
Évacué en hélicoptère vers Antananarivo, le Commandant de la Compagnie Territoriale de la Gendarmerie Nationale Manja a miraculeusement survécu. Remis de ses blessures, il a repris ses fonctions et continue de lutter contre les dahalo. Il a tenu le stand de sa compagnie lors du premier FIDS à Morondava pour rapporter les résultats de la gendarmerie dans la lutte contre l'insécurité.
Travailler avec les dahalo repentis
Le Chef d'Escadron Manampy Chantol estime aujourd'hui que l'insécurité a grandement diminué dans le district de Manja. « Pendant cet an et demi où j'ai officié dans cette circonscription, les efforts de la gendarmerie ont apporté des résultats palpables », affirme-t-il. « Une de notre stratégie pour endiguer l'insécurité a été de travailler avec les dahalo repentis », continue-t-il.
Après de longs mois de sensibilisation, beaucoup de dahalo ont effectivement restitué leurs armes aux autorités et se sont rangés du côté de la population. « Nous avons opté pour cette stratégie car nous savons que certains dahalo ont la volonté d'arrêter d'être des criminels. Mais la peur de se rendre aux autorités les incite à se réfugier auprès des autres dahalo. Ce qui ne fait qu'empirer la situation », explique le Chef d'Escadron.
« Or, ces dahalo repentis sont de précieuses sources de renseignements pour nous. Ils savent qui sont les autres dahalo dans les autres districts, où ils se cachent et comment ils opèrent". Et lui de préciser que le travail avec les dahalo repentis aide les forces de l'ordre à contrer les attaques et les vols de zébus. Cela facilite également leur recherche au cas où ils arrivent à s'échapper.