Afrique de l'Ouest: Depuis le coup d'État, la Chine surveille avec prudence ses intérêts économiques au Niger

Deuxième investisseur au Niger derrière la France et premier fournisseur de biens, la Chine affiche une grande prudence depuis le coup d'État. Les intérêts qu'elle a dans le pays n'ont cessé de croître depuis 15 ans, comme en témoigne l'organisation en avril d'un premier forum d'investissement Chine-Niger. Si les sanctions devaient se prolonger, plusieurs projets chinois seront immanquablement affectés.

« La Chine fait ce qu'elle dit et dit ce qu'elle fait », déclarait l'ambassadeur du pays au Niger le 3 juillet lors d'une audience au Palais présidentiel à l'issue de laquelle il annonçait que son pays allait construire à Niamey un parc industriel agro-alimentaire, manufacturier, minier et immobilier. Mais que fera-t-elle et comment composera-t-elle avec les militaires arrivés au pouvoir ? Le ministère chinois des Affaires étrangères s'est pour l'instant contenté d'appeler à une solution négociée.

Présente dans le secteur pétrolier, minier mais aussi dans celui des infrastructures, la Chine a beaucoup à perdre en cas de sanctions prolongées ou d'instabilité.

Par exemple, la construction du barrage de Kandadji, qui doit permettre d'augmenter la production électrique du pays de moitié, a déjà été suspendue et ses employés licenciés. China Gezhouba Group, le géant chinois du BTP en charge du projet met en avant des blocages financiers consécutifs aux dernières décisions prises par les partenaires du Niger.

Petrochina, qui construit l'oléoduc devant relier le Niger au Bénin sur 2 000 km, n'a pour l'instant pas fait d'annonce. Avant le coup d'État, il était prévu que le projet soit terminé fin 2023.

Pas de nouvelles pour l'instant non plus des sociétés qui ont été les dernières à conclure des accords avec le Niger. Parmi elles, Sinopec, une major pétrolière publique chinoise, prête à investir dans le pays, dans le sillage de la CNPC qui exploite les gisements d'Agadez et qui a construit la raffinerie de Zinder. Mais aussi la Compagnie nationale d'uranium de Chine qui entend relancer la production sur le site de la Somina au nord-ouest d'Agadez production interrompue depuis 2015. Un protocole d'accord a été signé en ce sens en juin dernier.

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