Exposé à l'explosion démographique et au grand banditisme, comme plusieurs autres pays du continent africain, le Congo-Brazzaville vit une délinquance juvénile sans précédent. Les autorités ont décidé de se doter d'une stratégie nationale de lutte contre ce fléau aux conséquences désastreuses. Un atelier pour valider cette stratégie s'est ouvert jeudi 10 août et dure jusqu'à ce samedi 12 août.
Adolphe Mbou Maba est Haut-Commissaire à la Justice restaurative, à la prévention et au traitement de la délinquance juvénile. Il dresse un état des lieux préoccupant de la situation.
« La délinquance juvénile dans notre pays a atteint des proportions inquiétantes. Elle a même atteint le monde scolaire. On a des jeunes qui, rien pour manger par exemple, ils estiment qu'ils doivent agresser, blesser et jusqu'à donner la mort... ils sont quelques centaines à atteindre ce niveau (de violence) », décrit-il.
Selon un participant à l'atelier de validation de la stratégie nationale de lutte contre la délinquance, qui a requis l'anonymat, cette violence remonte au début des années 90. « Cela a commencé avec la création des milices : Cobras, Ninjas... C'est plutôt l'autorité administrative et politique qui a préfabriqué, pour ses intérêts, une matière qui avec le temps a fini par fermenter et a atteint la société », relève-t-il.
Dans cette stratégie nationale, face aux jeunes délinquants communément appelés « bébés noirs », les autorités proposent de monter deux centres de réinsertion sociale au Nord et au Sud du pays. Mais aussi des centres de formations qualifiantes pour permettre leur insertion sur le marché du travail.