Congo-Brazzaville: Assainissement urbain - Le gouvernement veut ouvrir le marché à d'autres partenaires

La société Averda dont le contrat à Brazzaville a expiré depuis le 12 avril dernier semble être sur la sellette. Interpellé par les députés le 11 août au cours de la séance de questions orales avec débat au gouvernement, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, n'a pas exclu l'option de lancer un appel à manifestation d'intérêt pour ouvrir le marché à d'autres partenaires.

Les questions d'assainissement se posent avec acuité dans les grandes villes du Congo, notamment à Brazzaville et à Pointe-Noire. Le député Louis Gabriel Missatou a interpellé le chef du gouvernement sur les raisons de la réticence du ministère de l'Economie et des Finances à aborder la question d'apurement de la dette dans les négociations avec Averda ainsi que les mesures prises par l'exécutif en cas d'arrêt des prestations de cette société.

Selon Anatole Collinet Makosso, les services du ministère des Finances travaillent actuellement sur différentes stratégies d'apurement de cette dette en tenant compte des contraintes budgétaires et des propositions qui seront faites à Averda. « Toutefois, il convient de repréciser que le gouvernement continue à effectuer des paiements mensuels à Averda pour lui permettre d'assurer certaines tâches, y compris à Brazzaville en dépit de l'expiration du contrat initial le 12 avril 2023. Averda a, d'ailleurs, commandé un lot d'équipements qui sont en cours d'acheminement », a expliqué le Premier ministre.

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Le contrat d'Averda expirera à Pointe-Noire le 2 mai 2024. S'agissant du renouvellement du contrat, il a rappelé que dans le but de garantir la continuité du service public de propreté et de collecte des déchets par Averda, le maire de Brazzaville a prorogé le contrat de concession de 45 jours d'abord, puis de cinq mois dans les mêmes termes après l'expiration du contrat initial. Ainsi, la période de prorogation sera également, a précisé le chef du gouvernement, mise à profit pour discuter des termes d'un nouveau contrat avec Averda.

« La mairie de Brazzaville a transmis un cahier des charges à Averda et reste disposée à poursuivre les discussions. Seulement, Averda conditionne le renouvellement du contrat à la conclusion au préalable d'un accord sur l'apurement de la dette. Laquelle dette doit, à notre entendement, faire l'objet d'un audit et d'un décompte comme cela est exigé dans le cadre de notre programme avec le Fonds monétaire international », a indiqué le chef du gouvernement.

Il a, par ailleurs, annoncé que le gouvernement était disposé à lancer un appel à manifestation d'intérêt pour ouvrir le marché à d'autres partenaires qui voudraient bien concourir. « Peut-être que du fait de la compétition il y aura une meilleure prestation, une meilleure amélioration de la qualité d'hygiène », a soutenu Anatole Collinet Makosso.

Le Premier ministre a aussi répondu à la question du député Pascal Tsaty Mabiala sur les leçons à tirer de la politique de la municipalisation accélérée en rapport avec la municipalisation additionnelle de Pointe-Noire. Il a été aussi interpellé par la députée Esther Ahissou Gayama sur l'amélioration des conditions de vie des habitants de l'Ile Mbamou et le tracé des frontières territoriales, notamment fluviales avec la République démocratique du Congo.

Outre Anatole Collinet Makosso, d'autres membres de l'exécutif ont répondu aux questions des députés. Il s'agit, entre autres, du ministre d'Etat en charge du Commerce, Claude Alphonse N'Silou sur l'exercice des petits commerces réservés aux Congolais ; le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, sur le bilan de la récente augmentation du prix du super à la pompe, la TVA et le centime additionnel que la Coraf devrait payer.

Le ministre de l'Energie et de l'Hydraulique, Emile Ouosso, a, quant à lui, justifié devant la représentation nationale la décision du gouvernement de concéder les barrages aux privés. De son côté, le ministre en charge de l'Enseignement général, Jean-Luc Mouthou, a défendu la nécessité de protéger les alentours des établissements scolaires qui sont souvent transformés en marchés.

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