La Russie s'est une nouvelle fois prononcée, le 11 août, contre toute intervention armée au Niger, estimant que l'usage de la force pourrait provoquer une « forte déstabilisation » de ce pays.
« Nous pensons qu'une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu'à une forte déstabilisation de la situation dans l'ensemble de la région du Sahara et du Sahel », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
La menace d'un recours à la force avait été brandie la première fois le 30 juillet lors d'un précédent de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Un ultimatum de sept jours avait été lancé pour rétablir le président Bazoum, sous peine d'intervention armée. Mais rien ne s'est passé à son expiration dimanche 7 août.
Jeudi, les membres de la Cédéao, réunis lors d'un nouveau sommet extraordinaire, ont ordonné le déploiement d'une "force en attente" pour restaurer l'ordre constitutionnel. Quelques heures plus tard, le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé que les chefs d'État ouest-africains avaient donné leur feu vert pour qu'une opération militaire "démarre dans les plus brefs délai".
Pendant ce temps, la réunion des chefs d'état-major de la Cédéao, initialement prévue le 12 août, à Accra, au Ghana, a été reportée sine die pour « des raisons techniques », selon des sources militaires régionales.
Les militaires devaient faire part à leurs dirigeants « des meilleures options » pour donner suite à leur décision d'activer et de déployer la « force en attente ».
De son côté, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est dit « consterné », par le refus des dirigeants militaires au Niger de libérer, en « signe de bonne volonté », la famille du président, Mohamed Bazoum. Les craintes grandissent concernant la santé et les conditions de détention de ce dernier, ainsi que de sa femme et de son fils de vingt ans.
Lors d'une conversation téléphonique avec l'ancien président, Mahamadou Issoufou, Antony Blinken a exprimé "sa profonde inquiétude quant à la détention illégale du président Bazoum et de sa famille, dans des conditions de plus en plus difficiles."
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a pour sa part déclaré que le président et ses proches étaient privés de nourriture, d'électricité et de soins depuis plusieurs jours.