Cameroun: Malgré les mesures issues du Grand dialogue national, l'insécurité persiste dans l'Ouest anglophone

Au Cameroun, où en est l'application des mesures issues du Grand dialogue national (GDN) ? En 2019, le fameux GDN avait été convoqué par le président Paul Biya pour trouver une solution au conflit qui frappe les régions anglophones de l'Ouest du pays. Les discussions avaient été boycottées par les groupes séparatistes de l'Etat autoproclamé d'Ambazonie.

Vendredi 11 août, s'est tenue, à Buéa, dans l'ouest, la cinquième session du Comité de suivi de la mise en oeuvre des recommandations du Grand dialogue national, ouvert en septembre 2019. L'événement a réuni le Premier ministre, des représentants de la société civile ainsi que les autorités religieuses

Le Premier ministre Joseph Dion Ngute admet que la crise a eu un impact douloureux sur les économies des régions de l'Ouest, mais il affirme que les activités socio-économiques reprennent à mesure que les recommandations du dialogue sont mises en oeuvre.

« Cette cinquième session a été focalisée sur le développement économique de ces deux régions. Nous avons vu que les industries reprennent, les plantations ont repris, l'activité a repris dans beaucoup de villes, dans beaucoup de zones rurales, mais nous constatons aussi que, surtout dans certaines zones, en particulier les zones rurales, il y a encore des problèmes », indique le Premier ministre Joseph Dion Ngute

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Pour Esther Omam, directrice exécutive de l'ONG Reach Out Cameroon, les efforts collectifs doivent se faire, à tous les niveaux, pour une paix durable dans l'Ouest. « Il faut des efforts collectifs et des efforts concertés pour qu'on unisse les voix et que l'on recherche les voies de la paix. Ces voies de la paix, nous devons les chercher dans la complémentarité de nos actions et dans les dialogues communautaires, à partir du (petit) peuple jusqu'à arriver au haut niveau », indique Esther Omam.

Malgré tout, le climat sécuritaire reste instable, surtout dans les zones rurales, avec des barrages routiers, des « villes fantômes » et des affrontements sporadiques entre les forces gouvernementales et les séparatistes.

Les efforts diplomatiques ont tous échoué. Le dernier, soutenu par le Canada -Ottawa affirmait avoir été mandaté dans le conflit qui endeuille depuis 2017 les deux régions à majorité anglophone du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest- date de janvier dernier mais il a été rejeté par Yaoundé.

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