Afrique: Au Niger, le quotidien sans électricité

Rupture de la chaîne du froid, frein à l'économie : les coupures de l'approvisionnement en électricité par le Nigeria ont de lourdes conséquences sur la vie au Niger.

Les Nigériens éprouvent les plus grandes difficultés à poursuivre leurs activités quotidiennes depuis la suspension de la fourniture d'électricité décidée par le Nigeria, dans la foulée des sanctions imposées par la Cédéao à la suite du putsch du 26 juillet dernier.

Les activités économiques tournent au ralenti et certains Nigériens souhaitent que cette crise pousse leur pays à s'assurer une véritable indépendance énergétique.

Ibrahim Abdoulaye, chef d'une entreprise de Niamey, estime que "cette situation va nous pousser à prendre conscience et à chercher les voies et moyens pour sortir de cette dépendance et avoir une indépendance totale du point de vue énergétique."

Rupture de la chaine du froid

Dans les ménages, la situation est aussi préoccupante. Impossible de conserver des aliments au frais. A cela s'ajoutent les moustiques qui transmettent le paludisme et font beaucoup de ravages en ce moment.

Hamsatou Adamou s'insurge contre cette situation et déplore que "ces coupures d'électricité nous font trop de mal. On ne peut même plus conserver nos produits. On a du lait frais, on a de la charcuterie. On a aussi des poissons qu'on met au frais pour le stock de la famille et puis, surtout dans la soirée, la nuit, les coupures durent parfois de 18h jusqu'à 3h ou 4h du matin. Elles nous causent énormément de problèmes avec les enfants. Nous avons eu deux cas de paludisme dans la famille. Actuellement même, je suis souffrante. Je souffre du paludisme. Vraiment, cela cause beaucoup de dégâts."

Risques sanitaires

Cette situation complique aussi le travail des agents de santé qui n'arrivent plus à remplir leur mission. Zabeirou Kané travaille dans un district sanitaire de la capitale et rappelle l'importance de "la conservation des vaccins et la notion de la chaîne de froid. Les vaccins doivent être conservés au frais. Il y a beaucoup de difficultés et les patients attendent énormément."

Même disposant de groupes électrogènes, certaines entreprises ont réduit le temps de travail et envisagent, si la situation perdure, la mise au chômage technique de leurs employés, comme ce fut le cas lors de la pandémie de Covid-19.

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