L'ONG Pole Institute a indiqué, samedi 12 aout, que la population de l'Est du pays s'oppose à la poursuite de l'état de siège.
Cette organisation citoyenne a ainsi dévoilé les résultats de sa recherche menée sur les perceptions des populations du Nord-Kivu et de l'Ituri sur cette mesure lors de la conférence-débat organisée, à Kinshasa, sous le thème : « L'avenir de l'Etat de siège : Entre maintien, levée et requalification ».
Selon l'organisateur de cette rencontre, les populations de l'Est du pays estiment que l'état de siège n'a pas produit des résultats escomptés.
S'appuyant sur les recherches de ces deux ONG, le Directeur de la Radio Pole FM de Goma, menés, David Kalenda, donne la perception des Nord-Kivutiens sur cette mesure :
« C'est une mesure qui devait durer 30 jours renouvelables mais le fait que cela a été renouvelé plusieurs fois et aujourd'hui on est au-delà de deux ans, la perception de la population par rapport à l'état de siège a changé. La population attendait la disparition de groupes armés dans ces deux provinces (NDLR : Nord-Kivu et Ituri) ».
Pour sa part, professeur Jean-Chrétien Ekambo est d'avis que la RDC devait adopter une attitude défense pour bien garder toutes ses frontières, héritées de la colonisation.
« Si nous résolvons le problème de l'état de siège rien que parce qu'il y a eu insécurité au Nord-Kivu et en Ituri ce n'est pas suffisant. Etant un pays ayant des richesses convoitées, nous devons toujours nous préparer à une culture de défense par rapport à ceux qui ne veulent traiter de manière amicale avec notre Etat », a estimé cet expert en communication.
Pour sa part, Patrick Bala, acteur politique pense que pour obtenir le résultat escompté dans le Nord-Kivu et dans l'Ituri, il faut passer de l'état de siège à l'état d'urgence.
Cette conférence-débat a été organisée à Kinshasa à la veille de la table ronde sur l'évaluation de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.