Madagascar: Banque Centrale - Un projet d'achat d'une tonne d'or par mois

La Banque centrale de Madagascar veut une tonne d'or par mois dans le but de se constituer une réserve d'or monétaire. Le processus qui va jusqu'au raffinage demande de la traçabilité et un suivi du circuit d'achat à la loupe.

Traçabilité et conformité. Acheter de l'or « éthique » pour le transformer en or monétaire. C'est l'un des objectifs fixés par la Banque centrale de Madagascar (BCM) qui envisage actuellement de se constituer une réserve d'or à raison d'une tonne par mois.

En effet la traçabilité et la conformité du métal jaune à certains standards et exigences sont des conditions sine qua non dans le processus de transformation de l'or métal en or monétaire, au risque de ne pas trouver des raffineurs. Le ministère des Mines et des ressources stratégiques (MMRS) ainsi que la BCM ont à cet effet emboîté le pas pour aller ensemble vers une transparence encore plus accentuée dans tout le processus.

Pour Aivo Andrianarivelo, gouverneur de cette institution financière, il s'agit d'un partage de responsabilités pour avancer vers la constitution de la réserve nationale d'or. « On se partage les responsabilités, après avoir pu constituer une première tonne d'or monétaire, le MMRS et la BCM ont décidé d'avancer encore plus loin en termes de collaboration. Notre objectif est porté sur l'achat d'une tonne d'or par mois pour être raffiné. Afin d'arriver à cette fin, nous devons miser sur la transparence, que ce soit en termes d'achats, de règlements ou encore vis-à-vis de l'environnement et des personnes qui fournissent cet or, pour qu'il y ait une réelle traçabilité », avait-il expliqué hier dans les locaux de la Banque centrale.

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Des propos corroborés par le ministre des Mines, Herindrainy Olivier Rakotomalala. « Nous devrions nous assurer de la provenance de l'or que la BCM achète. En effet, l'or que la Banque centrale compte acheter pour en faire de l'or monétaire n'est pas juste de l'or. Il y a des exigences qui doivent accompagner l'acquisition de ce métal comme les critères environnementaux, humains, comme le respect des droits de l'Homme, l'on doit aussi s'assurer que cet or n'a pas été extrait par des produits chimiques qui pourraient s'avérer être dangereux pour la santé. Tout cela doit être pris en compte », confie-t-il.

Chaînes d'approvisionnement

Laboratoires, agréments et autres mesures suivront à cet effet. Les fournisseurs en or de la Banque centrale se devront désormais d'être « Clean », montrer patte blanche pour voir cette institution financière acheter leur minerai. D'après Herindrainy Olivier Rakotomalala, le rôle du MMRS porte sur les processus en amont, dans une chaîne responsable de l'approvisionnement en or. « Tous les opérateurs miniers formels se doivent d'adhérer aux principes de cette chaîne, raisons pour lesquelles nous avons procédé à différentes réformes, les réglementations ont été plus formalisées et structurées pour veiller à cette traçabilité de l'or », renchérit-t-il.

Ces fameuses « réformes » portaient en effet sur la précision des nouvelles règles de jeu pour les opérateurs. Il y avait eu par exemple la mise en place du guichet unique d'exportation, plateforme chapeauté par différentes institutions à l'image de la douane, du trésor public pour veiller au rapatriement des devises, il y a aussi les laboratoires et d'autres institutions chargés de veiller au circuit du métal jaune.

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