À la frontière entre le Niger et le Bénin, environ 6 000 conducteurs et apprentis sont coincés, du fait des sanctions mises en place par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) suite au putsch du 26 juillet à Niamey. Daouda Bamba, secrétaire général de l'Union des conducteurs routiers de l'Afrique de l'Ouest, dénonce cette situation.
Au Niger, les sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) touchent aussi les transporteurs routiers.
En effet, le pays importe beaucoup de marchandises via le port de Cotonou, au Bénin. Mais depuis la fermeture des frontières, plus aucun camion ne peut passer entre les deux pays.
Résultat : près de 900 poids-lourds stationnent à Malanville, au Nord du Bénin, presque 500 à Gaya, côté Niger. Un manque à gagner considérable pour les entreprises du secteur, qui dénoncent des conditions de travail très difficiles.
« Les conducteurs routiers sont ceux qui souffrent le plus dans cette affaire »
Six mille conducteurs et apprentis sont ainsi coincés à la frontière entre les deux nations. Impossible de rejoindre le Niger et décharger pour les uns. Pour les autres, la route vers le Bénin et le port de Cotonou est bloquée. Les pertes pour les transporteurs sont très importantes, selon Daouda Bamba, secrétaire général de l'Union des conducteurs routiers de l'Afrique de l'Ouest.
« C'est une perte de milliards de milliards de francs CFA qui ne seront pas dédommagés, ni par la Cédéao, ni par la communauté internationale, ni par aucun pays, souligne-t-il au micro d'Arthur Ponchelet. Les conducteurs routiers sont ceux qui souffrent le plus dans cette affaire. Tant que leurs camions sont immobilisés, ils ne sont pas payés. »
Des conducteurs qui souffrent aussi de conditions très précaires. Daouda Bamba confirme : « Il y a tout un tas de monde qui sont à la frontière, dans l'insécurité totale, et qui vivent dans des conditions très difficiles : en brousse, au bord de la route, avec les moustiques, dans des conditions insalubres. Leurs familles ne les voient plus. Ça concerne 6 000 personnes. »
Dans leurs remorques, du riz, des oignons, du carburant : toutes sortes de marchandises, dont des produits périssables, qui commencent à pourrir.