L'édition 2023 de la célébration avant-hier, samedi 12 août, de la journée internationale de la jeunesse intervient dans un contexte politique très tendu au Sénégal. Les invectives politiques marquées par des scènes de violence ont fini de déboussoler les jeunes face à des adultes aux postures anti-modèles scandaleuses. A côté de cette désolation indigne d'un Sénégal de stabilité connue de tous, s'épaissit le drame de la migration irrégulière avec son cortège de morts et de disparus dans la nature.
La journée internationale de la jeunesse célèbre cette année, les jeunes du monde entier qui défendent la justice climatique et la sécurité alimentaire sous le thème «Transformer les systèmes alimentaires : les innovations des jeunes pour la santé humaine et celle de notre planète».
Au Sénégal, cette célébration de la couche la plus active de la population intervient dans un contexte socio-politique très tendu avec à la clé des actes de violence jamais vécus auparavant et au centre duquel se trouve la jeunesse.
Le président du conseil régional de la jeunesse de Sédhiou, Daffé Bayo appelle à la clairvoyance. «Le Sénégal est un pays de paix, un pays de dialogue et un pays béni et bien légué par nos anciens. Et nous nous devons de préserver cette paix et cette stabilité. La violence dans la scène politique est vraiment déplorable. Et malheureusement, ce sont nous, jeunes, qui sommes utilisés comme boucliers dans les situations d'affrontement. La jeunesse doit donc se ressaisir pour comprendre que c'est nous qui devons construire ce pays», soutient-il.
Dans un tout autre registre et non moins préoccupant, la migration irrégulière et clandestine décime hélas des masses juvéniles. Le président du conseil régional de la jeunesse de Sédhiou interpelle l'ensemble des acteurs et à toutes les échelles.
«C'est à tous les niveaux. D'abord au niveau des jeunes, des parents, de l'Etat et à charge pour chacun de jouer sa partition. Les jeunes doivent comprendre que ce n'est pas toujours évident de réussir à l'étranger et qu'il est possible de réussir ici, avec certains programmes de l'Etat comme le Tekki Fii (réussir ici)», a indiqué Daffé Bayo.
«Aux parents aussi d'éviter d'engager leurs enfants dans des défis inutiles en les encourageant à faire comme certains de leurs camarades qui ont tenté et réussi l'aventure fut-il de la plus périlleuse des manières», ajoute-t-il.
«L'Etat a certainement beaucoup fait mais, il doit renforcer la dynamique de formation et d'emploi des jeunes en réponse à cette forte propension à l'aventure», ajoute-t-il.
La jeunesse est par essence la pépinière d'une nation et les épreuves qu'elle traverse au Sénégal et ailleurs en Afrique noire ne présage guerre des lendemains radieux. D'où l'urgence pour nos gouvernants de définir à la fois une politique conjoncturelle et structurelle pour gérer un présent qui irrite et un avenir incertain.