Dans les pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), les partis d'opposition s'interrogent sur une éventuelle intervention militaire au Niger. Au Bénin, le parti Les Démocrates, poids lourd de l'opposition, a adressé une vingtaine de questions orales au gouvernement. L'Assemblée nationale est en vacances parlementaire jusqu'en septembre, mais la liste des questions a été rendue publique lundi 14 août. Elle a une tonalité d'interpellation.
L'introduction des questions des Démocrates béninois commence par une accusation : « Engager le Bénin dans une guerre contre le peuple frère et souverain du Niger est une violation de la Constitution béninoise. »
Puis, les questions s'enchaînent : « Le gouvernement va-t-il prendre l'avis du parlement avant l'intervention, combien de soldats béninois seront engagés, quel est le montant de leurs primes, combien toucheront leurs familles en cas de décès au front, que fait le gouvernement pour les Béninois vivant au Niger, la restauration du pouvoir de Mohamed Bazoum est-elle plus importante que la vie des populations »...
Sur les 19 questions, quelques-unes portent sur les sanctions économiques infligées à Niamey depuis le putsch. Et une dernière concerne la Cédéao : « Pourquoi l'institution est vent debout contre les coups d'État militaires et tolère les coups d'État institutionnels ? »
Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfrid Houngbédj explique qu'« il n'y a pas de déclaration de guerre » et demande au parti Les Démocrates de bien lire la constitution. Un militant du camp ironise : « L'opposition parle pour exister, elle aura réponses à ses questions après l'intervention militaire. »